RDC: l'archevêque Fulgence Mutaba «révolté» par les accords du pays avec le Qatar et les États-Unis

En République démocratique du Congo, l’archevêque Fulgence Muteba prend position vis-à-vis des accords signés entre Kinshasa et Washington d’un côté, et Kinshasa et Doha de l’autre. Une critique acerbe, formulée lors de son homélie de la nuit du 24 au 25 décembre, à Lubumbashi.

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C’est une prise de position rare, et surtout inédite dans ces termes. Pour la première fois, le numéro un de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) s’attaque frontalement aux accords internationaux en cours autour de la République démocratique du Congo (RDC).

Jusqu’ici, l’archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, privilégiait un dialogue interne, national, en complément des processus extérieurs. Mais cette fois, le président de la Cenco remet en cause la logique même de ces accords.

Il critique notamment les accords de Washington, en particulier le partenariat signé entre la RDC et les États-Unis dans le secteur minier et autour du corridor de Lobito, qu’il fustige de servir les intérêts miniers avant ceux de la population qui vit dans ces zones.

Des accords qu’il qualifie de « fausses amitiés » et de convoitise, et dont il dénonce, selon ses mots, une nouvelle forme de colonialisme, s’appuyant notamment sur les paroles prononcées par le pape François lors de sa visite à Kinshasa en janvier 2022 : « Après le colonialisme politique, un colonialisme économique tout aussi asservissant s’est déchaîné (…) On en est arrivé au paradoxe que le fruit de sa terre le rend étranger à sa propre terre. »

« Révoltant, je vous dis », a par ailleurs ajouté l’archevêque de Lubumbashi.

Tous ces accords dont vous entendez parler sont en réalité des accords de fausse amitié, des accords de coopération déséquilibrés, des accords de convoitise des ressources naturelles. Tout simplement. J’ai été à Doha pour rechercher la paix. J’ai lu dans les yeux de ce prince du pétrole non pas d’abord le désir de nous apporter la paix ou de nous aider à nous en sortir. Après avoir parlé de paix, immédiatement, on a commencé à nous poser des questions sur les minerais. Révoltant, je vous dis.

Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque de l’archevêché de Lubumbashi et président de la Cenco

Patient Ligodi

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