En RDC, le ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté a publié une circulaire le lundi 14 juillet 2025 dans laquelle il ordonne le maintien à l’école des filles enceintes. L’Église catholique a pour sa part déclaré que cette mesure ne sera pas appliquée dans leurs établissements, certaines ONG se sont réjouies de cette annonce.
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Avec notre correspondante à Kinshasa, Paulina Zidi
« Nous sommes au sein de l’école EP Mereji en plein centre de Pakadjuma, C’est une des écoles partenaires de notre structure pour la scolarisation de certaines filles ». Maitre Eliane Kikubi, avocate et militante des droits des femmes, fait la visite de cette école, fermée pour cause de vacances scolaires.
Ici, en dehors des heures de classe, Pakadjuma Résilience fait du soutien, notamment pour les jeunes filles tombées enceintes et exclues des établissements. Jusqu’ici en RDC, une grossesse était souvent synonyme d’exclusion pour les jeunes filles. Ainsi, l’ONG organise du soutien scolaire aux jeunes filles de ce quartier très défavorisé de la capitale, Kinshasa.
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C’est ce qui est arrivé à Rebecca, 16 ans. Elle a été renvoyée pour cause de grossesse. « Je voulais vraiment terminer l’école. Mais quand l’école s’est rendue compte que j’étais enceinte, ils m’ont renvoyée et ça m’a fait très mal », raconte-t-elle.
Ainsi, elle a pu bénéficier des services de l’association. « Ici, nous sommes dans une salle de classe où j’ai suivi des formations après mon exclusion. Il y avait beaucoup de choses que je ne connaissais pas et je les ai apprises ici. Ils ne m’ont pas abandonnée. Ils m’ont prise en charge, ils m’ont soutenue », témoigne la jeune fille.
« Une fille qui a une grossesse va pouvoir étudier comme les autres »
À ses côtés, Ruth n’a pas eu cette chance. « J’ai interrompu mes études quand je suis tombée enceinte. À l’école, on m’avait dit que je serais une mauvaise influence pour les autres élèves. C’est à cause de ça que j’ai arrêté. Ça m’a fait mal. J’étais profondément blessée », nous dit-elle.
Dans cette école, pendant l’année scolaire, les filles enceintes étaient exclues des classes. Mais la nouvelle circulaire qui ordonne le maintien à l’école des filles enceintes en RDC change tout pour le directeur Vincent Pasula. « Une fille qui a une grossesse va pouvoir étudier comme les autres. C’est important car elle ne peut pas rester à la maison à cause de la grossesse. Il faut qu’elle étudie », rappelle-t-il.
La mesure sera appliquée dès la rentrée de septembre. Sauf dans certains établissements, notamment religieux. L’Église catholique a pour sa part déclaré que cette mesure ne sera pas appliquée dans ses établissements.
