Malgré une croissance économique soutenue, la République démocratique du Congo (RDC), peine à transformer cet essor en progrès social. Dans un rapport publié mardi 29 juillet à Kinshasa, la Banque mondiale alerte sur les déséquilibres structurels qui freinent la lutte contre la pauvreté et entravent une répartition plus équitable des richesses.
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Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
La Banque mondiale dénonce un ensemble d’allégements fiscaux « fragmenté, inéquitable et peu contrôlé ». Ces dispositifs, qui devraient théoriquement soutenir le développement, échappent dans les faits à la supervision du ministère des Finances. Ils profitent surtout aux grandes multinationales, particulièrement dans les secteurs minier, pétrolier et industriel.
En 2023, ces trois secteurs ont représenté plus de 75% du manque à gagner fiscal pour l’État. En parallèle, les exonérations à visée sociale – censées soutenir les populations vulnérables – restent largement inopérantes, alors que près de 73% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Des pertes fiscales massives
Selon le rapport, la RDC perd chaque année jusqu’à 5% de son PIB en recettes fiscales, soit environ 1,5 milliard de dollars en 2024. C’est plus que le budget alloué à des secteurs clés comme la santé ou l’éducation.
Les exonérations de TVA, par exemple, qui devraient profiter aux ménages les plus modestes, profitent en majorité aux 20% les plus riches. L’impôt sur les sociétés est, lui aussi, réduit artificiellement via des avantages temporaires sans retombées durables.
Le rapport fustige l’éparpillement du contrôle entre agences et ministères, sans évaluation ni coordination. La Banque mondiale appelle à une réforme profonde pour stopper les abus et recentrer la politique fiscale sur l’intérêt public
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