RDC: départ anticipé de Bintou Keita, la cheffe de la Monusco

Bintou Keita a quitté Kinshasa dimanche 30 novembre, mettant fin à quatre années à la tête de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC. La Monusco affirme que son départ, initialement prévu pour février 2026, mais avancé à la fin novembre 2025, relève d’une « décision personnelle ». Mais que sait-on de ce départ anticipé ? Et qui pourrait lui succéder ? Éléments de réponse.
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Ce qu’on peut dire pour l’instant sur ce départ anticipé de Bintou Keita, c’est qu’il suscite beaucoup de commentaires. Plusieurs allégations circulent, notamment l’existence d’enquêtes internes qui la viseraient. Mais la Monusco dément fermement. Et la porte-parole, Ndeye Khady LO, l’a redit à RFI ce matin. Bintou Keita fait d’ailleurs partie des chefs de mission qui sont restés le plus longtemps en RDC : presque cinq ans.
Ce départ n’est pas totalement une surprise. Il était déjà question qu’elle quitte la mission en février dernier. Elle avait finalement été reconduite par Antonio Guterres, après la chute de Goma, pour gérer l’une des crises sécuritaires et humanitaires les plus graves de ces dernières années. Selon les sources onusiennes, la décision de partir vient donc d’elle-même. L’ONU parle d’une décision personnelle. Elle est d’ailleurs arrivée à Paris ce lundi. Et selon nos informations, elle s’achemine vers la retraite.
Conflit dans l’est de la RDC
Sous son mandat, la Monusco a dû faire face à l’avancée de l’AFC/M23. Bintou Keita faisait partie de ceux qui pointaient directement la responsabilité du Rwanda, et le fait que la mission n’était pas conçue pour affronter une armée régulière. Une position qui lui a valu l’animosité de l’AFC/M23 et du Rwanda. C’est aussi sous son mandat que la Monusco s’est retirée du Kasaï, du Tanganyika et du Sud-Kivu. Aujourd’hui, la mission n’est plus présente qu’au Nord-Kivu et en Ituri.
Qui pourrait la remplacer ? À court terme, des dispositions intérimaires sont déjà arrêtées. Du 1ᵉʳ au 28 décembre, c’est Bruno Lemarquis qui assurera la direction de la mission. Il est représentant spécial adjoint du secrétaire général, résident et coordonnateur humanitaire. Puis à partir du 28 décembre, ce sera Vivian van de Perre, représentante spéciale adjointe du secrétaire général pour la protection et les opérations.
Pour le long terme, plusieurs noms circulent. Deux reviennent souvent : l’Américain David Gressly, ancien numéro deux de la mission pendant six ans, et un autre Américain, James Swan, actuellement en Somalie comme représentant spécial du secrétaire général, et ancien ambassadeur des États-Unis en RDC entre 2013 et 2016. Mais la décision finale reviendra évidemment à Antonio Guterres.
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