RDC: au procès de Roger Lumbala à Paris, le nombre de témoins de la défense s'effrite

Le procès de l’ex-chef rebelle congolais Roger Lumbala est entré dans sa cinquième semaine à la cour d’assises de Paris, en France. Alors que les premières semaines ont été essentiellement consacrées aux témoins du contexte dans l’est de la République démocratique du Congo ainsi qu’aux rapporteurs des Nations unies et des ONG, cette semaine devait être consacrée aux témoins de la défense. Finalement, les personnes qui témoigneront en faveur de l’accusé, qui refuse toujours de comparaître, sont bien moins nombreuses que prévu.
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Avant que Roger Lumbala ne récuse ses avocats, treize personnes avaient été citées à la barre pour la défense. Mais le président de la cour a lu une note ce mardi 9 décembre 2025, annonçant que deux témoins, annoncées à décharge, font savoir qu’elles refusent de comparaître en visioconférence, craignant des représailles en raison des personnes qu’elles pourraient citer.
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Seulement trois témoins pour la défense
Finalement, selon la dernière version du planning des auditions, seules trois personnes témoigneront en faveur de l’accusé. Ce lundi, un ancien commandant du RCD-N a demandé à s’exprimer à huis clos.
Depuis plusieurs semaines, les auditions se sont succédé, et à l’issue de celle de ce mardi, Me Henri Thulliez, avocat des parties civiles, a dressé un bilan provisoire : tous les récits des victimes se distinguent par une grande cohérence et une profonde dignité, explique-t-il. Il fallait montrer la réalité vécue par ces victimes, briser le silence et les tabous, notamment autour des violences sexuelles. Et de conclure que ces déclarations ont projeté la cour d’assises au cœur des ténèbres, là où se nouaient les destins brisés des victimes.
Jugé à Paris depuis le 12 novembre
Selon l’acte d’accusation, Roger Lumbala est soupçonné de complicité de crimes commis entre juillet 2002 et décembre 2003, dans plusieurs localités de l’est de la RDC : Bafwasende, Isiro et Mambasa. L’accusation se concentre notamment sur les exactions liées à l’opération « Effacer le tableau ».
Le mouvement RCD-N, fondé par Lumbala, aurait été utilisé par des officiers ougandais pour exploiter les ressources minières de Bafwasende.
Roger Lumbala est jugé en France au nom du principe de compétence universelle, qui permet à la justice française de juger des crimes graves, même commis à l’étranger, lorsqu’une personne mise en cause se trouve sur le territoire français. Une légitimité que Roger Lumbala conteste.
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