Présidentielle en Ouganda: le parti au pouvoir s'apprête à adouber une septième candidature de Yoweri Museveni

Le Mouvement de résistance nationale (NRM) organise sa conférence nationale des délégués mercredi 27 et jeudi 28 août à Kampala. Un événement au cours duquel la formation va une nouvelle fois vanter le bilan du président sortant et le désigner pour porter ses couleurs à la présidentielle du 12 janvier.
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En Ouganda, le Mouvement de résistance nationale (NRM, en anglais), le parti au pouvoir, tient sa conférence nationale des délégués, mercredi 27 et jeudi 28 août, au cours de laquelle il doit se mettre en ordre de bataille pour l’élection présidentielle qui aura lieu dans un peu plus de quatre mois. Outre la confirmation de sa direction, la formation doit donc aussi, à cette occasion, une nouvelle fois désigner le président sortant, Yoweri Museveni, pour porter ses couleurs lors du scrutin du 12 janvier prochain.
Dans cette perspective, les partisans du chef de l’État devraient à nouveau mettre en avant son bilan : la paix, la stabilité du pays et, sur le plan économique, un PIB multiplié par 17 depuis son arrivée au pouvoir en 1986. Un héritage que ses détracteurs remettent, eux, de plus en plus souvent en cause…
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Arrivé au pouvoir il y a près de 40 ans au nom de la démocratie et des libertés individuelles, Yoweri Museveni a pourtant fait tout le contraire, estime par exemple l’analyste indépendant Frederick Golooba-Mutebi. « S’Il y a une certaine prospérité dans plusieurs régions du pays, l’Ouganda n’a jamais été aussi gangrené par la corruption qu’aujourd’hui. Concentrée au sein du gouvernement et du parti au pouvoir, elle a proliféré de façon inimaginable et ne fait l’objet d’aucune réelle sanction », déclare ainsi ce dernier qui poursuit : « Beaucoup estiment que l’Ouganda serait bien plus prospère et profiterait de meilleures routes et de meilleurs services si seulement le gouvernement Museveni savait l’endiguer ».
« Le président Museveni est le NRM »
Si la situation au niveau économique est mitigée, sur le plan politique en revanche, la mainmise du président reste totale, déplore encore Frederick Golooba-Mutebi. « Le président Museveni est le NRM. Il nomme toute la direction du parti et décide de qui gagne les élections en interne. Même s’il prétend ne pas s’en mêler, nous savons tous qu’il le fait », ajoute encore celui-ci.
S’il ne nie pas ce bilan très critique, Edward Francis Babu, un ancien cadre du NRM, tient lui cependant à le relativiser. « Certes, la situation pourrait être meilleure, mais nous avons de nombreux autres problèmes à régler : c’est ce que les gens ne comprennent pas », soutient-il avant d’expliquer que le président doit maintenant mieux s’entourer : « Gouverner un État n’est pas aussi simple que cela en a l’air. Yoweri Museveni a fait de très bonnes choses et il doit maintenant faire appel à une équipe plus performante pour faire avancer le pays ». Et Edward Francis Babu de conclure : « Nous avons besoin de renforcer notre assise, car nous construisons sur des fondations fragiles qui s’effritent ».