Présidentielle en Ouganda: des candidats d’opposition face à des limites financières

En Ouganda, la campagne en vue de la présidentielle de janvier, lancée le 29 septembre, tourne déjà à une course à l’argent. Six des huit candidats à l’élection se disent à court de fonds, faute de financements suffisants. L’État a bien débloqué une aide publique pour les partis représentés au Parlement, une première depuis 2011, mais le principal parti d’opposition, celui de Bobi Wine, en a été exclu pour avoir refusé d’adhérer à un forum jugé trop proche du pouvoir. Une situation qui creuse encore l’écart avec le président sortant, au pouvoir depuis près de 40 ans.

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Depuis le début de la campagne en Ouganda, plusieurs candidats ont dû annuler des meetings faute de carburant ou de moyens logistiques. Sur huit prétendants, seuls quatre sont jugés « sérieux » : le président sortant Yoweri Museveni, le chef du FDC Nathan Nandala Mafabi, le général Mugisha Muntu, et le chanteur devenu opposant Bobi Wine.

Mais seuls les deux premiers ont reçu un financement public. Les autres, Bobi Wine et Mugisha Muntu, mènent campagne à crédit, dans un pays où tout coûte cher : les trajets, l’hébergement, la communication.

« Des élections bien plus coûteuses que les précédentes »

Henry Muguzi, directeur d’une ONG qui surveille le financement des campagnes, dénonce un terrain de jeu inégal : « Nous nous attendons à ce que les élections de cette année soient bien plus coûteuses que les précédentes, car les candidats affrontent le général Museveni, qui bénéficie de nombreux privilèges, notamment du soutien de plusieurs acteurs privés. Les entreprises et groupes privés n’osent pas financer l’opposition, de peur d’être accusés d’aller contre le régime. »

Un déséquilibre amplifié par le manque de préparation des partis d’opposition, faute de pouvoir se mobiliser librement entre deux scrutins. Les opposants doivent parcourir le pays par des routes souvent dégradées, tandis que le président, lui, peut se déplacer en hélicoptère.

Mardi, Bobi Wine a même dû grimper à l’arrière d’une moto pour contourner un barrage policier et rejoindre un meeting avant la fin de la journée, les rassemblements s’arrêtant à 18 heures. Son parti a d’ailleurs saisi la justice pour contester le fait d’avoir été privé des fonds publics destinés aux campagnes.

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Le 23 septembre dernier, la commission électorale ougandaise avait autorisé mardi le président octogénaire Yoweri Museveni à se présenter une nouvelle fois lors des élections générales prévues le 12 janvier 2026, ce qui pourrait prolonger son mandat dans ce pays d’Afrique de l’Est jusqu’à près d’un demi-siècle.

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