Présidentielle au Cameroun: une veille citoyenne en ligne face aux discours de haine

Au Cameroun, à l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre, la campagne s’intensifie. Aux meetings et actions de proximité s’ajoute une forte activité sur les réseaux sociaux : Facebook, WhatsApp, X, mais aussi TikTok, absent en 2018. Les candidats et partis y diffusent leurs promesses, les électeurs et citoyens y affichent leur soutien ou leurs cartes de vote. Mais le ton est parfois brutal, injurieux ou menaçant entre camps politiques ou communautés ethniques.

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Avec notre envoyée spéciale à Yaoundé, Amélie Tulet

Au Cameroun, ils ont la vingtaine et les journées sont longues depuis le début de la campagne présidentielle. Sur son ordinateur, Nadine traque les contenus échangés sur Facebook, Instagram ou TikTok. « Voilà des contenus déjà signalés que Meta a pu retirer. Un visuel avec des symboles qui faisaient appel à la violence », explique-t-elle. « Donc vous faites ça toute la journée ? ». « Oui, du matin au soir… forcément, ça me choque. Je ne sais pas quelle est l’intention derrière tout cela », ajoute-t-elle.

À côté d’elle, Maxime passe aussi des heures à surveiller ce qui circule dans les groupes WhatsApp. « Le dernier post : “12 octobre, la date des élections, ta carte d’électeur, ton couteau, ton allumette. Protège ton vote.” C’est ce qui a été posté », raconte-t-il.

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Une campagne sous tension numérique

Invectives, discours haineux, dénigrement de camps politiques ou d’une communauté : sur les réseaux sociaux, l’effervescence est maximale à l’approche de l’élection. Pour Desmond Ngala, fondateur de Civic Watch – association qui fait de la veille et alerte sur les contenus violents –, la désinformation a changé d’échelle.

« Nous voyons des informations qui sont fausses, fabriquées de toutes pièces. On a même vu des hautes personnalités : on les montre en train de dire “votez pour un autre”. Mais il y a aussi de la désinformation sur les programmes ou les projets politiques », prévient-il.

La cellule de veille de Civic Watch alerte régulièrement les autorités, les plateformes et les médias. À quatre jours du scrutin, elle se prépare désormais à de longues journées et de courtes nuits.

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