Présidentielle au Cameroun: «Une amélioration sensible de la participation dans les régions en crise»

Au Cameroun, aucun résultat officiel pour le moment concernant la présidentielle du 12 octobre 2025 durant laquelle le chef de l’État sortant Paul Biya briguait un huitième mandat. L’ONG Un monde avenir, qui avait déployé près de 800 observateurs dans tout le pays, dont 35 dans les régions anglophones, affirme « qu’il y a une amélioration sensible du taux de participation dans les régions en crise, notamment le Sud-Ouest et le Nord-Ouest ».
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Au Cameroun, deux jours après le vote pour la présidentielle, des observateurs de la société civile tirent les premiers enseignements du scrutin de dimanche.
Philippe Nanga, coordinateur de l’ONG Un monde avenir, a participé à l’observation citoyenne du scrutin avec quelque 800 observateurs répartis sur l’ensemble du territoire. Il constate que le scrutin s’est déroulé globalement dans le calme, sans violence, mais qu’il y a eu des dysfonctionnements répétés, notamment des électeurs inscrits qui n’ont pas trouvé leur bureau de vote.
Il note aussi que dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où l’ONG avait 35 observateurs, après des excuses formulées par le candidat Issa Tchiroma Bakary durant la campagne – « Je demande pardon pour avoir, du temps où j’étais ministre nié l’existence d’un problème anglophone dans ce pays », avait-il déclaré – et l’assouplissement du mot d’ordre de « lockdown » des séparatistes, plus de gens ont pu aller voter que lors des précédentes élections.
« Par la voie du dialogue, on peut rapidement trouver un apaisement »
« Ce scrutin a un enseignement qu’on peut retenir, qu’il y a une amélioration sensible du taux de participation dans les régions en crise, notamment le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, affirme-t-il au micro de notre envoyée spéciale, Amélie Tulet. Cette amélioration est due quand même à un appel de pieds d’un des candidats, durant la campagne, qui a amené certains leaders sécessionnistes à lever le mot d’ordre de fermeture pendant cette période, permettant ainsi aux Camerounais de ce côté-là d’aller prendre part aux élections ».
Philippe Nanga poursuit : « Cela nous fait dire que par le dialogue, par la voie du dialogue, on peut rapidement trouver un apaisement face à des crises comme cette crise qui dure depuis huit ans maintenant. Cette année, on a vu qu’il y avait plusieurs bureaux de vote et que des gens étaient même alignés devant les bureaux de vote pour voter. Et nos observateurs, avec leurs chasubles, étaient visibles sur le terrain, ce qui n’était pas possible en 2018 et en 2020 », respectivement pour la précédente présidentielle et les dernières législatives.
Le chef de l’État Paul Biya est en lice pour un huitième mandat, face à 11 candidats officiellement, dont deux de ses anciens ministres, Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari. Pour le moment, pas de résultats officiels, ni partiels, ni provisoires.
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