Présidentielle au Cameroun: l'opposant Maurice Kamto dépose un recours devant le Conseil constitutionnel

Maurice Kamto, principal opposant au pouvoir de Paul Biya au Cameroun, a déposé lundi un recours devant le Conseil constitutionnel, pour contester sa disqualification de la liste provisoire des candidats retenus à l’élection présidentielle du 12 octobre.

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Le candidat Maurice Kamto arrivé deuxième lors du scrutin présidentiel d’octobre 2018, a été écarté samedi par Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de l’organisation des élections dans le pays, en raison d’une « pluralité d’investiture » du Manidem, le parti politique qu’il représente.

L’ancien président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), avait cette fois déposé sa candidature sous la bannière du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), un parti d’opposition à la fibre panafricaniste fondé dans les années 1990, mais un ancien militant du Manidem a également soumis une candidature pour le compte de ce parti.

La décision de Maurice Kamto de concourir sous une autre bannière s’explique par une disposition du Code électoral qui exige des partis souhaitant participer à l’élection présidentielle de disposer d’élus au Parlement ou dans les conseils municipaux, or le MRC de Kamto avait boycotté les dernières élections législatives et municipales en 2020.

Les soutiens de Kamto ne décolèrent pas 

L’éviction de ce farouche opposant de la course, a fait le cœur de l’actualité dans la presse locale et de multiples voix se sont faites entendre pour critiquer la décision d’Elecam. Les soutiens et partisans du candidat, eux, ne décolèrent pas, rapporte notre correspondant à Yaoundé, Polycrape Essomba. Surtout, ils ne comprennent pas le motif de l’invalidation par le Conseil électoral du candidat du Manidem dans la course à la présidentielle alors que d’autres partis ont également présenté deux candidats sans que les deux candidatures ne soient rejetées. Pour Djeukam Chameni, membre d’un mouvement politique dénommé le Groupe de Douala, c’est une décision inéquitable. « L’élimination de la candidature de Maurice Kamto au prétexte de pluralité d’investitures est un scandale à proportion mondiale. Il est absolument inacceptable qu’un régime applique du deux poids deux mesures alors que le RDPC a eu deux candidats », estime-t-il.

Pour le RDPC, le parti du président Paul Biya, cette polémique est vaine soutient notamment Patrick Rifoe, communicant du parti, pour lui les cas mis en cause ne sont pas rigoureusement identiques à ce qui est reproché au Manidem. « On ne peut pas considérer qu’il y a un double standard dans le traitement qui a été réservé par Elecam aux dossiers de candidatures de certaines formations politiques qui ont été rejetées pour pluralité de candidature, assure-t-il. L’élément qui a joué dans la décision du Conseil électoral, c’est, il me semble, l’antériorité des conflits de leadership au sein des formations politiques. Dans le cas du Manidem, nous avons effectivement des conflits qui sont bien antérieurs au débat des candidatures et donc à l’investiture ».

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