Présidentielle au Cameroun: des observateurs locaux s’organisent tant bien que mal faute de moyens

Peu d’observateurs internationaux seront déployés au Cameroun pour la présidentielle du 12 octobre 2025. Le Réseau des organisations de gestions des élections en Afrique centrale (Rogeac), dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), doit déployer une mission. Sur le plan national, les organisations de la société civile s’organisent comme elles peuvent, avec moins de moyens et de soutien financiers de la part des partenaires internationaux, alors que 31 000 bureaux de vote doivent ouvrir dimanche, selon l’organe en charge du scrutin.

Publié le : Modifié le :

2 min Temps de lecture

Avec notre envoyée spéciale à Douala, Amélie Tulet

Une lampe torche pour le dépouillement, une application pour alerter sur un dysfonctionnement, des conseils pour rester en sécurité et dans la légalité : c’est une formation express d’une cinquantaine de bénévoles tous engagés dans la vie associative, comme Marius Kaptouom… Ce dernier, jusque-là, observait les opérations dans son bureau, à titre individuel. « C’est être au cœur de l’action, mais maintenant comme on le fait dans un cadre d’observation formelle, ça nous permet de mettre un peu plus d’accent sur ce qu’on veut faire sur le terrain », estime-t-il. Et ce dans un cadre proposé par Un monde avenir qui va déployer environ 800 observateurs contre 1350 il y a sept ans.

« Un processus dont on connaît déjà le résultat, ce n’est pas peut-être intéressant pour eux ? »

Des demandes d’accréditations ont été refusées par l’Administration territoriale. Un frein auquel s’ajoute la fin des financements de l’Union européenne et du Canada, regrette David Moukoudi, militant de cette ONG : « C’est peut-être une façon de nous dire que les dés sont pipés d’avance, qu’on sait déjà comment ça va se terminer. Donc, mettre de l’argent sur ça, pour un processus dont on connaît déjà les résultats à la fin, peut-être que ce n’est pas intéressant pour eux ? »

Aïcha Makouet reste motivée. Elle va superviser plusieurs observateurs. Avec en tête une liste de points à surveiller. « Telle que la position de l’isoloir, placé à côté des fenêtres, qui laisse quelque fois chuchoter des personnes hors de la salle pour influencer le choix de certains citoyens. Il va falloir que le citoyen soit libre de faire son choix », insiste-t-elle.

Comme le stipule la loi au Cameroun, l’ONG n’annoncera aucune tendance le soir du vote.

À lire aussiCameroun: comment des enseignants s’organisent pour observer la présidentielle à travers tout le pays

Le 12 octobre, les électeurs trouveront douze bulletins dans les bureaux de vote, dont celui du président sortant, au pouvoir depuis 1982, Paul Biya. À noter que deux candidats, Ateki Seta Caxton Akere Tabeng Muna, avaient annoncé leur soutien à Bello Bouba Maïgari.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close