Présidentielle au Bénin: le ministre des Finances Romuald Wadagni désigné candidat de la majorité

Ce week-end au Bénin, la majorité présidentielle a franchi une étape décisive dans la course à l’élection présidentielle de 2026. Romuald Wadagni, actuel ministre d’État chargé des Finances et de la Coopération, a été officiellement désigné comme candidat du camp de Patrice Talon, pour le scrutin du 12 avril 2026. Cette désignation de l’Union progressiste pour le renouveau démocratique (UPR) et le Bloc Républicain (BR) confirme définitivement que l’actuel chef d’État ne briguera pas un troisième mandat.

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Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan

Au Bénin, le choix s’est opéré à l’issue de plusieurs concertations avec le président sortant Patrice Talon. Romuald Wadagni, 49 ans, a été choisi à l’unanimité comme candidat unique des deux parties de la majorité gouvernementale pour l’élection présidentielle de 2026. Il incarne la figure du haut fonctionnaire des finances modernes et figurait, depuis longtemps, parmi les favoris pour la succession.

Les événements se sont précipités vendredi dernier, au retour de vacances du chef de l’État. Le président Patrice Talon n’avait jamais dissimulé son intention de jouer un rôle actif dans ce processus de sélection. Les concertations ont eu lieu sous son impulsion. L’Union progressiste du renouveau présente Romuald Wadagni comme « l’incarnation du renouveau générationnel ».

Aux côtés du président depuis 2016 comme l’argentier national, il a piloté les réformes économiques du gouvernement. Patrice Talon l’a promu au rang de ministre d’État en lui ajoutant le portefeuille de la coopération, preuve d’une marque de confiance. Sa mission : conduire les réformes économiques du mandat. Diplômé de Harvard Business School et de l’université de Grenoble, Romuald Wadagni incarne le profil du technocrate moderne. Les institutions de Bretton Woods le connaissent bien. Elles ont régulièrement validé ses programmes et leurs évaluations à mi-parcours.

Ses choix ont souvent été qualifiés de « très peu sociaux » par l’opposition. Ses résultats et près de dix années de fidélité et de loyauté au chef lui ont valu le surnom évocateur de « l’homme de confiance ». Une proximité avec le chef que ses détracteurs n’appréciaient pas toujours. Tacticien discret, il fait partie des rares prétendants qui ont évité de commettre des maladresses susceptibles d’irriter Patrice Talon et de lui coûter sa mise à l’écart, sort qu’ont connu bien d’autres avant lui.

« C’est à l’unanimité que nous l’avons choisi », confie Abdoulaye Bio Tchané, président du bloc républicain et ministre d’État qui voit en Romuald Wadagni un candidat crédible et compétent pour poursuivre la politique économique actuelle. « Le président Talon a été un bâtisseur et un réformateur. Il a inspiré beaucoup de réformes, y compris politiques. Ce qui lui est demandé, c’est de porter le plus loin ce flambeau », a déclaré Abdoulaye Bio Tchané. De son côté, Joseph Djogbénou, dirigeant de l’UPR, confirme : « Il est le candidat de chacun de nous. »

Le choix de la colistière annoncé dans les 48 heures

Selon nos informations, le choix de la colistière devrait être annoncé, dans les 48 heures. Pour cette élection présidentielle, le parti d’opposition les Démocrates demeure le principal concurrent de la majorité. Cette formation n’a pas encore officialisé le nom de son candidat. Malgré cette inconnue, Abdoulaye Bio Tchané affiche une sérénité pour ce scrutin. « Aucune crainte vis-à-vis des Démocrates. J’ai visité beaucoup de communes dans notre pays, j’ai recueilli des retours sur les sentiments des populations concernant l’action du gouvernement du président Talon. Je n’ai pas d’inquiétude sur ce qui va se passer », a-t-il affirmé. Sur cette désignation, le politologue Joël Atayi Guedegbe analyse le choix en ces termes : « Romuald Wadagni coche plusieurs cases, mais c’est au pied du mur qu’on connaîtra davantage le maçon ». 

Cette candidature confirme l’engagement pris par Patrice Talon de ne pas briguer un troisième mandat. Le président actuel avait promis de respecter la limitation constitutionnelle et de ne pas « tripatouiller » la Constitution, perpétuant ainsi une tradition démocratique chère aux Béninois.

Respecté par les élites économiques, il reste au candidat Romuald Wadagni de transformer cette reconnaissance technique en enthousiasme populaire. La Commission électorale nationale autonome (Céna) a fixé la période du 10 au 14 octobre prochain pour l’enregistrement des candidatures.

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