Ouganda: reprise attendue du procès du chef historique du groupe ADF et d’une vingtaine de coaccusés

Reprise attendue ce 17 novembre du procès du chef historique des ADF, Jamil Mukulu, dix ans après son arrestation en Tanzanie en 2015 et son extradition en Ouganda. Le chef rebelle est poursuivi notamment pour « terrorisme », « meurtres » et « crimes contre l’humanité » devant la division des crimes internationaux de la Haute Cour de Kampala. Les Forces démocratiques alliées (ADF), groupe ougandais créé dans les années 1990, opèrent désormais principalement à l’est de la RDC.
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Avec notre envoyée spéciale à Kampala, Lucie Mouillaud
C’est un procès très attendu, ouvert au mois d’octobre 2025 en Ouganda, mais rapidement suspendu face à des problèmes de traduction. Dix ans après l’arrestation de Jamil Mukulu, la progression de la procédure est un soulagement pour les victimes, selon l’une de leurs avocates, Sarah Awelo.
« Pour les victimes, c’est la lumière au bout du tunnel, lance-t-elle. Elles attendent depuis longtemps d’être entendues, et ont gardé espoir d’obtenir justice. Mais ce n’est pas un procès que pour l’Ouganda, il envoie aussi un message aux rebelles qu’un jour, ils devront répondre pour tous les crimes qu’ils ont commis ».
Jamil Mukulu et une vingtaine de coaccusés sont poursuivis pour des meurtres commis en Ouganda, notamment contre des leaders religieux musulmans, et pour certaines attaques attribuées aux ADF entre la fin des années 1990 et 2015.
Les avocats de Jamil Mukulu dénoncent sa détention provisoire prolongée
Hassan Ndugwa, fondateur de l’Association des victimes de terrorisme en Ouganda, souligne : « C’est une bonne chose de voir Jamil Mukulu devant la justice. Mais ces attaques terroristes sont politiques, c’est pour ça que le soutien et la reconnaissance doivent aller au-delà des procès. Il y a le besoin d’accéder aux traitements de longue durée, de créer un fonds de compensation et de réhabilitation. La reconnaissance des victimes est primordiale. »
Plusieurs recours de la défense pour suspendre la procédure ont été rejetés au cours des années, les avocats de Jamil Mukulu dénonçant la détention provisoire prolongée de leur client et des cas de maltraitance en prison.
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