Ouganda: ouverture du procès de Jamil Mukulu, des ADF, poursuivi pour meurtres, terrorisme et crimes contre l’humanité

En Ouganda, après plus de dix ans d’attente, le procès de Jamil Mukulu s’est ouvert, cette semaine, à Kampala. Jamil Mukulu est le principal fondateur des ADF, ce groupe armé islamiste d’origine ougandaise, qui opère principalement dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Arrêté en Tanzanie, en 2015, puis remis aux autorités ougandaises, Jamil Mukulu et ses co-accusés sont poursuivis pour meurtres, terrorisme et crimes contre l’humanité.
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Cette semaine, devant la Division des crimes internationaux de la Haute Cour de Kampala, en Ouganda, les audiences ont enfin débuté.
L’ouverture de ce procès aura été brève. Un premier témoin a bien été appelé à la barre, jeudi 2 octobre, mais faute de traducteur, son audition a été reportée au 17 novembre.
Malgré ce faux départ, c’est une étape importante car, en effet, la défense de Jamil Mukulu a plusieurs fois tenté de faire annuler la procédure. En juin, une requête, en ce sens, avait été rejetée. Et mercredi encore, ses avocats ont plaidé l’abandon des charges, jugeant l’accusation mal préparée et estimant que trop de temps avait passé.
Ils ont aussi dénoncé les conditions de détention de leur client. La Cour a demandé une enquête de la Commission ougandaise des droits de l’homme, mais a refusé de suspendre le procès.
Une vingtaine de chefs d’accusation pèsent sur Jamil Mukulu et ses co-accusés. Ils sont notamment poursuivis pour une série de meurtres commis en Ouganda entre 2002 et 2015.
Le parquet annonce l’audition de 55 personnes. Comme souvent, dans ce type de procès, la difficulté pour le Procureur sera de prouver la responsabilité directe de Jamil Mukulu, autrement dit, démontrer qu’il a, personnellement, donné des ordres ou été impliqué.
Certains observateurs craignent aussi que le temps ne joue en faveur de la défense, risquant de rendre une partie des preuves périmées ou difficiles à authentifier.
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