Ouganda: le président Museveni promet de «nettoyer» son parti après des primaires violentes

En Ouganda, à six mois de la présidentielle, le président Yoweri Museveni tente de reprendre la main après des primaires chaotiques organisées le 17 juillet au sein du parti au pouvoir, le NRM. Ces dernières ont été marquées par des scènes de violence et des accusations de fraude dans plusieurs circonscriptions. Mardi 22 juillet, sur X, le chef de l’État a promis une série de mesures contre les responsables s’engageant à « nettoyer » son parti de ceux qu’il qualifie de « profiteurs égoïstes ».

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Scènes de violence, fraudes massives, recours en cascade… Mais ces tensions révèlent aussi une forme d’usure du système et posent une question : le président tient-il encore ses troupes ?

Ce scénario est chaotique, mais bien connu en Ouganda. Pour Florence Brisset-Foucault, maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ces tensions reflètent avant tout la marchandisation de la vie politique, où chaque siège devient un investissement économique. Et malgré le chaos électoral, Yoweri Museveni continue de tirer son épingle du jeu. « Il a encore la capacité de jouer l’arbitre et de pouvoir distribuer les bons points et d’aller soutenir les candidats là où il pense que ça va être dans son intérêt. Finalement, ce degré de compétition interne peut être dans l’intérêt du président parce que c’est encore lui en tant que figure tutélaire qui vient arbitrer les conflits et se réclamer de cette autorité morale et politique », explique la chercheuse.

Des « oligarques qui semblent le manipuler » ?

Mais pour Francis Babu, militaire à la retraite, ancien ministre et député sous l’étiquette du NRM, ces tensions révèlent surtout un système miné par des oligarques, qui influencent jusqu’au sommet de l’État. « Le président n’a pas perdu le contrôle. Ce sont les oligarques qui semblent le manipuler. Ils lui transmettent de fausses informations et profitent de leur proximité avec lui pour tenir les ficelles. Parfois, ils intimident les autres en utilisant même l’armée ou la police pendant les élections. Ce n’est pas une politique officielle du gouvernement, mais des réseaux locaux qui exploitent la corruption. Le président lui-même a reconnu que des choses ont mal tourné. S’il veut redresser la situation, il doit préparer une nouvelle génération de dirigeants capables de prendre le relais », affirme-t-il.

Lors de ces primaires, plusieurs figures établies du NRM ont été battues et remplacées par des nouveaux venus. Un renouvellement qui intervient alors que le président Yoweri Museveni se prépare à briguer un nouveau mandat.

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