Nord-est de la RDC: des professionnels de santé en grève après l’assassinat de quatre collègues

Dans la province de la Tshopo, dans le nord-est de la RDC, les membres du Conseil provincial de l’Ordre des médecins ont appelé lundi 13 octobre à une grève de 48 heures. Ils dénoncent l’assassinat de quatre agents sanitaires, dont deux médecins, la semaine précédente.
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Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
À Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), les blouses blanches sont en colère. Depuis ce 13 octobre, les membres du Conseil provincial de l’Ordre des médecins (Coprom) de la province de la Tshopo observent une grève de deux jours. Un mouvement de protestation qui fait suite à l’assassinat atroce il y a une semaine de quatre agents sanitaires, dont deux médecins, à Isangi, un territoire à plus de 120 kilomètres de Kisangani, sur le long du fleuve Congo.
Dans la province, la peur et l’indignation dominent. Les professionnels de santé dénoncent les « attaques criminelles et tueries barbares » dont ils sont victimes. Certains médecins ont échappé de justesse à la mort à Isangi et à Basoko.
D’autres, à Ilambi et Yanfira, ont été lapidés avant d’être brûlés vifs début octobre, après avoir été accusés à tort d’être des féticheurs qui feraient disparaître les organes génitaux des personnes qu’elles saluent. Les victimes étaient en réalité des enquêteurs en mission pour l’école nationale de santé publique en prévision d’une campagne de vaccination.
Dans les hôpitaux, seul un service minimum est assuré
Une marche prévue lundi n’a pas été autorisée par les autorités. Dans les hôpitaux, seul un service minimum est assuré.
Les médecins exigent l’arrestation des auteurs du quadruple meurtre, identifiables dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Au-delà de la colère, le message est clair : « Nous exprimons notre innocence », martèle le Coprom, qui appelle la population à rejeter la justice populaire et la désinformation.
À Kisangani, autorités locales et chefs religieux multiplient désormais les appels au calme et à la raison.
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