Nigeria : une mosquée attaquée, au moins 30 fidèles tués


Au Nigeria, une attaque meurtrière a frappé une mosquée de l’État de Katsina, faisant au moins 30 morts. Les assaillants, identifiés comme des « bandits », ont ouvert le feu à l’aube contre des fidèles en prière. L’assaut, qui survient malgré des accords de paix récents, serait une vengeance contre une milice locale d’autodéfense.
L’État de Katsina, dans le nord-ouest du Nigeria, a de nouveau été endeuillé par une attaque sanglante. Mardi 19 août, des hommes armés surnommés localement des « bandits » ont ouvert le feu sur des fidèles en prière dans une mosquée, causant la mort d’au moins 30 personnes.
Une prière à l’aube transformée en tragédie
L’attaque s’est produite dans la ville d’Unguwar Mantau, dans la région de Malumfashi. Selon plusieurs témoins, les assaillants ont pris d’assaut la mosquée à l’aube, alors que les fidèles étaient rassemblés pour la prière du matin. « Neuf personnes ont été tuées sur le coup, et beaucoup d’autres ont succombé plus tard », a indiqué Nura Musa, un habitant de la localité. Le dernier bilan fait état de 32 morts et plusieurs blessés, tandis que des enlèvements ont également été signalés dans des villages voisins.
Cette attaque intervient alors que l’État de Katsina avait récemment signé plusieurs accords de paix avec des groupes armés, censés apaiser les violences dans la région. Malumfashi ne faisait toutefois pas partie des zones couvertes par ces trêves. Pour de nombreux habitants, cette tragédie illustre la fragilité de ces compromis. Certains dénoncent même une stratégie des gangs, qui profiteraient de ces accords pour se replier et mieux préparer de nouvelles offensives.
Des représailles contre les milices locales
Selon les informations recueillies, l’assaut serait une vengeance contre une embuscade menée le week-end précédent par une milice d’autodéfense locale. Ces groupes, formés pour pallier l’insuffisance de l’appareil sécuritaire de l’État, patrouillent régulièrement pour repousser les bandits. Mais leurs actions entraînent souvent des représailles meurtrières. Après leur ronde de nuit, plusieurs miliciens avaient rejoint la mosquée ce mardi matin, devenant parmi les premières victimes de l’attaque.
Le nord-ouest et le centre du Nigeria sont en proie depuis des années à des gangs criminels, désignés sous le terme générique de « bandits ». Nés de rivalités entre éleveurs et agriculteurs pour le contrôle des terres et de l’eau, ces affrontements se sont transformés en véritable industrie criminelle. Vol de bétail, enlèvements contre rançon et racket des paysans sont devenus les principales sources de revenus de ces groupes, profitant du vide sécuritaire dans des zones rurales délaissées par l’État.
Une population prise en otage
Face à la multiplication des attaques, les populations rurales de Katsina, Kaduna et des États voisins vivent dans une peur permanente. « Notre peuple ne peut plus vivre dans ses villages à cause de ces attaques incessantes », a déclaré Aminu Ibrahim, un élu local. Tandis que les autorités promettent de renforcer la sécurité, les habitants réclament une réponse plus ferme et durable contre ces violences qui ne cessent de se répéter.