Nigeria: Le pays réduit ses taux d'intérêt pour la première fois en cinq ans

TLDR
- La banque centrale du Nigeria a réduit son taux d’intérêt de référence pour la première fois en cinq ans, abaissant le taux de politique monétaire de 50 points de base à 27 %.
- L’inflation a ralenti à 20,12 % en août, marquant une cinquième baisse mensuelle consécutive après avoir atteint des sommets de plusieurs décennies en 2022.
- L’économie a progressé de 4,23% au deuxième trimestre 2025, contre 3,13% au premier trimestre
La banque centrale du Nigeria a réduit son taux d’intérêt de référence pour la première fois en cinq ans, abaissant le taux de politique monétaire de 50 points de base à 27 %.
Le gouverneur Olayemi Cardoso a déclaré que la décision était basée sur des projections de baisse de l’inflation et de renforcement du naira. L’inflation a ralenti à 20,12 % en août, marquant une cinquième baisse mensuelle consécutive après avoir atteint des sommets de plusieurs décennies en 2022. Les économistes s’attendaient à une réduction plus importante de 75 points de base.
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L’économie a progressé de 4,23 % au deuxième trimestre 2025, contre 3,13 % au premier trimestre, soutenue par la croissance de l’agriculture, des services, des industries et du pétrole. Les secteurs de l’industrie manufacturière, du commerce, des TIC et de l’assemblage de moteurs se sont contractés.
Cette décision fait suite aux appels lancés par des groupes industriels en vue de réduire les coûts d’emprunt et de soutenir la production. La banque centrale a relevé ses taux six fois en 2024 avant de les maintenir au début de l’année.
Le taux directeur du Nigeria reste l’un des plus élevés d’Afrique. Celui du Ghana est de 21,5 % avec une inflation de 11,5 %, tandis que celui de l’Afrique du Sud est de 7 % avec une inflation de 3,3 %.
Points clés à retenir
La baisse des taux de la Banque centrale du Nigeria marque le début d’un changement potentiel de politique alors que l’inflation montre des signes de modération durable. Cette mesure pourrait atténuer les pressions financières pour les entreprises, mais les coûts d’emprunt restent élevés par rapport aux autres pays de la région. Les taux élevés ont pesé sur la croissance du crédit et l’investissement, en particulier dans l’industrie manufacturière et le commerce, des secteurs déjà mis à rude épreuve. Dans le même temps, l’inflation au Nigeria reste l’une des plus élevées d’Afrique, reflétant les défis structurels liés à l’approvisionnement alimentaire, aux coûts de l’énergie et à la volatilité des devises. En réduisant les taux avec prudence, les décideurs politiques trouvent un équilibre entre les préoccupations liées à la croissance et le risque de nouvelles pressions sur les prix. Cette décision souligne également la divergence du Nigeria par rapport aux autres grandes économies africaines. Le Ghana a réduit ses taux de manière agressive cette année à la suite d’une désinflation rapide, tandis que l’Afrique du Sud a maintenu un environnement de taux bas dans un contexte de prix stables. Les prochaines mesures prises par le Nigeria dépendront de la poursuite de la tendance à la baisse de l’inflation et du maintien des gains récents du naira.