Nigéria : la sénatrice Natasha Akpoti-Uduaghan refuse de se défendre malgré une décision de justice

Au Nigeria, des tensions ont eu lieu mardi 22 juillet devant le Parlement à Abuja, à l’arrivée de Natasha Akpoti-Uduaghan. Alors qu’elle avait été suspendue au mois de mars, après avoir accusé le président de la chambre haute de harcèlement sexuel, la sénatrice voulait regagner son siège, car la justice avait levé cette sanction et autorisé sa réintégration. Mais elle en a été physiquement empêchée à son retour mardi. Natasha Akpoti-Uduaghan accuse Godswill Akpabio lui aurait proposé son soutien en échange de faveurs sexuelles.

Bravant la présence d’une dizaine de policiers armés, Natasha Akpoti-Uduaghan et plusieurs de ses soutiens ont tenté de passer les grilles du Parlement à pied mardi 22 juillet. Mais les agents de sécurité ont rapidement verrouillé tous les accès au bâtiment.

Elle a exprimé sa déception d’avoir été empêchée d’« entrer dans les chambres pour reprendre mes fonctions », par « des policiers armés (…) rencontrés à l’extérieur, tous bien équipés avec des armes, se précipitant sur une sénatrice sans arme ». La Sénatrice s’est alors adressée à la presse, dénonçant « la pire mandature qu’ait connue le Nigeria », avec Godswill Akpabio à la tête du Sénat : « L’Assemblée piétine une décision de justice », a-t-elle estimé, « ce qui interroge sur le respect de la démocratie » dans le pays.

Vendredi 5 juillet, un tribunal nigérian a effectivement jugé que la suspension de six mois imposée à Natasha Akpoti-Uduaghan était une punition « excessive » et que celle-ci pouvait être réintégrée. Cela afin d’assurer notamment la représentation de sa circonscription.

Mais aux yeux du Sénat, ce jugement s’apparente à un « avis non contraignant ». Ses représentants ont aussi rappelé que la sénatrice a par ailleurs été reconnue coupable d’outrage pour avoir enfreint une interdiction de s’exprimer publiquement sur cette affaire, et qu’elle n’a pas encore payé l’amende assortie.

« Je ne suis pas accusée de corruption, de détournement de fonds, de trafic de drogue ou de meurtre, s’est indigné Natasha Akpoti-Uduaghan mardi. La seule chose dont je suis coupable c’est d’avoir dénoncé (…) les injustices dont je suis victime. ».

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