Nigeria: la brouille entre Washington et Abuja «largement résolue», annonce le gouvernement

La brouille diplomatique entre les États-Unis et le Nigeria est « largement résolue », à en croire le ministre nigérian de l’Information, Mohamed Idris, qui évoque « un engagement ferme et respectueux » des deux parties. Selon Donald Trump, le pays était le théâtre de violences contre les chrétiens. Afin d’évaluer la situation sécuritaire, une délégation américaine, composée d’élus de différents bords politiques, s’est rendue sur place. Lors d’une conférence de presse à Abuja marquant la fin de leur visite, dimanche 21 décembre, ils ont salué l’engagement « positif » des autorités sur le sujet.

Publié le : Modifié le :

3 min Temps de lecture

Les représentants du Congrès américain se sont entretenus avec des responsables politiques, des membres de la société civile et des citoyens nigérians pendant près de deux semaines.

Au mois d’octobre, le président Donald Trump a réintégré le pays sur la liste américaine des « pays particulièrement préoccupant en matière de liberté religieuse » et menacé les autorités d’une intervention militaire. Le sujet a fait l’objet de plusieurs débats au sein du Congrès et donné lieu à des échanges entre les députés américains et les autorités nigérianes.

« J’ai été très plaisamment surpris du nombre de personnes importantes que nous avons pu rencontrer », s’est félicité Michaël Baumgartner, député américain. « Il y a eu la reconnaissance qu’il s’agit d’une question grave et qu’il va falloir un effort concerté des autorités nigérianes pour régler ce problème », a-t-il ajouté.

Le conseiller pour la Sécurité nationale du Nigeria, Nuhu Ribadu, qui s’était rendu aux États-Unis, s’est entretenu ces derniers jours avec la délégation présente à Abuja. Une partie des élus américains a pu se rendre dans la région de Benue, épicentre des violences intercommunautaires entre éleveurs et agriculteurs.

Lors de leur conférence de presse finale, les députés américains ont fermement dénoncé le niveau de violence auquel la population est exposée au Nigeria. « Je pense qu’il est absolument inacceptable que quelqu’un, musulman ou chrétien, soit confronté à un tel niveau de violence », s’est insurgé le républicain Bill Huizenga, qui conduisait la délégation, reconnaissant par la même que les racines du problème sont « complexes » et varient selon les régions.

À lire aussiAprès les pressions de Donald Trump, une crise sécuritaire amplifiée au Nigeria

Un accord pour acter la détente

Signe d’apaisement des relations bilatérales, les États-Unis ont annoncé samedi 20 décembre dans la soirée un accord sur le système de santé nigérian. Washington prévoit de débloquer près de 2,1 milliards de dollars pour renforcer les services de prévention contre plusieurs maladies. Le Nigeria s’engage de son côté à augmenter ses dépenses de santé de près de trois milliards de dollars.

Selon le département d’État américain, ce protocole s’inscrit dans les réformes mises en œuvre par le gouvernement nigérian pour protéger, en priorité, les populations chrétiennes contre les violences. Il prévoit aussi un soutien important aux établissements de santé chrétiens.

Dans son discours, prononcé le même jour, Mohamed Idris, ministre de l’Information, a aussi défendu la coopération entre le Nigeria et la France. Les deux pays sont intervenus pour sécuriser la situation au Bénin, juste après la tentative de coup d’État du 7 décembre dernier. 

Mohammed Idris ministre nigérian de l’Information: « Le Nigeria est un pays ouvert. Et nous allons continuer à coopérer avec tous les membres de la communauté internationale»

Liza Fabbian

À lire aussiWashington redéfinit sa coopération avec l’Afrique avec la signature de nouveaux accords sanitaires

À lire aussiLe Nigeria cherche «une solution sans mettre d’huile sur le feu» après les menaces américaines d’intervention

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top
Close