Au Mozambique, Venancio Mondlane, figure de l’opposition et ancien candidat à la présidentielle, est désormais formellement inculpé d’« incitation au terrorisme ». Le ministère public l’accuse d’avoir plongé le pays dans le « chaos » post-électoral à l’automne dernier. Il avait mené la fronde contre la victoire controversée du candidat du Frelimo, Daniel Chapo, après une élection entachée de graves irrégularités selon plusieurs missions internationales d’observation.
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Au Mozambique, Venancio Mondlane dénonce une manœuvre politique et assure qu’il se défendra devant la justice. C’est l’opposant lui-même qui a révélé mardi 22 juillet le contenu de l’acte d’accusation à la sortie de sa rencontre avec le procureur dans un centre-ville quadrillé par les forces de l’ordre. Cinq chefs d’accusation ont été retenus contre lui, dont incitation à la désobéissance collective, incitation publique à commettre un crime et surtout incitation au terrorisme.
Le parquet l’accuse d’avoir orchestré via les réseaux sociaux une « révolution », d’avoir agi avec préméditation et d’avoir mené le pays au « chaos ». L’acte d’accusation évoque la mort de centaines de personnes, la paralysie de services publics et la fermeture de frontières.
Son inculpation, ce 22 juillet, ouvre la voie à un procès, voire à une arrestation. Cette épée de Damoclès est une demi surprise pour Nicolas Delaunay, analyse spécialiste du Mozambique au sein de l’international crisis group, recueillie par Florence Morice.
Il y a quelques jours, Mondlane était en Europe et disait : «je sens que je vais me faire arrêter si je rentre».
Mozambique : analyse du spécialiste du Mozambique au sein de l’international crisis group, Nicolas Delaunay, sur l’inculpation de Mondlane
De son côté, Venancio Mondlane rejette en bloc ces accusations. Il affirme avoir « rendu service à la nation » en dénonçant une fraude électorale massive. Il se montre satisfait que l’accusation contre lui soit désormais formelle. « Nous sortons du cadre du secret de l’enquête », a-t-il dit déclaré. Il promet de se présenter à son procès la conscience tranquille, entouré d’avocats « nationaux et internationaux ». Aucune date de procès n’est pour le moment fixée. En attendant, l’opposant est libre, mais toujours sous contrôle judiciaire.
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