Mayotte: des exilés africains très inquiets à quelques jours du démantèlement de leur camp

À Mayotte, le camp où vivent 650 exilés africains va être démantelé la semaine prochaine. La préfecture les y avait conduit en février. Aujourd’hui, elle justifie l’évacuation du camp par des risques sanitaires. Les occupants sont issus de l’Afrique des Grands Lacs et de la Corne de l’Afrique, seule une partie d’entre eux pourront être hébergés, faute de logements suffisants. À quelques jours du démantèlement du camp, c’est le branle-bas de combat.
Publié le : Modifié le :
2 min Temps de lecture
Avec notre correspondante à Mayotte, Lisa Morisseau
Le compte à rebours est lancé. La semaine prochaine aura lieu le démantèlement du camp. Ce jeudi 16 octobre, une centaine d’occupants se sont pressés auprès des associations qui organisent le relogement.
C’est le cas de Gladys Elias, une Congolaise de 27 ans, arrivée à Mayotte en juillet. Elle a déposé une demande d’asile, sans nouvelles pour le moment. Sans hébergement, elle se sent en danger : « Par exemple, nous les femmes, c’est très difficile. Il faut vraiment qu’on nous aide pour l’hébergement. Quand nous sommes dans le camp, il n’y a pas vraiment de protection tout le temps. On vit là où il y a des délinquants. »
Parmi la foule, Samuel Mushagalusa Jonathan essaie aussi d’être hébergé. Arrivé à Mayotte en janvier, le Congolais a obtenu l’asile, mais il n’y a pas de logement disponible pour lui non plus. Il est très préoccupé par son futur : « Je suis stressé par rapport à ça, parce qu’ils disent qu’ils vont encore me jeter sur la route. On ne sait pas comment on va vivre, et dans la vie, on ne sait pas ce qu’il va nous arriver. »
La préfecture de Mayotte reconnaît le manque de places d’hébergement et indique qu’une partie a été détruite par le cyclone Chido. Alors qu’une part des exilés n’a pas de solution de logement, il est possible qu’un autre camp se forme ailleurs.
À lire aussiMayotte: l’eau coupée quatre jours sur cinq, les Mahorais contraints de s’adapter



