Maurice: la Commission des crimes financiers se penche sur le dossier Ravatomanga

À Maurice, un nouvel élément s’ajoute au feuilleton judiciaire autour du milliardaire malgache Mamy Ravatomanga, financier de l’ex-président malgache Andry Rajoelina. La Commission des crimes financiers a déposé une déclaration écrite sous serment devant la Cour suprême il y a quelques jours. Le document détaille une série d’allégations graves : corruption, blanchiment d’argent, trafic de bois précieux et implication dans des réseaux transnationaux. La Commission affirme disposer d’éléments justifiant la poursuite de son enquête à grande échelle.
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Avec notre correspondant à Port-Louis, Patrick Hilbert
Dans sa déclaration, la Commission des crimes financiers de Maurice revient sur les circonstances qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête contre Mamy Ravatomanga, plusieurs membres de sa famille et un réseau de sociétés opérant à Maurice.
Ainsi, tout a débuté mi-octobre, après l’arrivée à Maurice d’un jet privé transportant l’homme d’affaires et l’ex-Premier ministre malgache Christian Ntsay, fraîchement destitué. Le 24 octobre, le milliardaire est arrêté puis, le 6 novembre dernier, il est inculpé provisoirement pour des infractions de blanchiment d’argent et de corruption. Toutefois, depuis son inculpation, l’homme d’affaires se trouve en clinique, officiellement pour des problèmes cardiaques.
Le cadre mauricien
La procédure a rapidement dépassé le cadre mauricien. Trois ressortissants malgaches, dont une ancienne magistrate devenue ministre de la Justice, ont transmis à la Commission des documents évoquant des circuits financiers transfrontaliers, des acquisitions immobilières en Europe et à Maurice ainsi que des tentatives de contournement de sanctions internationales liées à cinq Boeing 777 destinés à la compagnie iranienne Mahan Air.
La Commission affirme collaborer avec les autorités malgaches, françaises et américaines. Elle affirme disposer d’éléments selon lesquels près de 120 millions d’euros liés à des activités criminelles auraient transité par des entités contrôlées par Mamy Ravatomanga. Celui-ci nie fermement l’ensemble des accusations.
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