Maroc: un prêtre français accusé de violences sexuelles sur des réfugiés

Les faits se seraient déroulés entre 2021 et 2024 au service d’accueil des migrants de l’église Notre-Dame-de-Lourdes, à Casablanca, alors dirigé par le père Antoine Exelmans. Au moins cinq personnes auraient été victimes de l’ecclésiastique qui a quitté le Maroc en juin 2024, un mois seulement après le dépôt d’une plainte à son encontre. Aujourd’hui assigné à résidence en France, il reste à « la disposition » des autorités, selon l’archevêché de Rabat.

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Avec notre correspondant à Casablanca, Matthias Raynal

Devenu une figure de l’aide aux réfugiés dans l’Église catholique du Maroc, le père Antoine Exelmans, un prêtre français, est aujourd’hui soupçonné de violences sexuelles au sein du service d’accueil pour migrants qu’il supervisait. Dans le cadre d’une enquête interne menée par l’archevêché de Rabat, celui-ci a d’ailleurs reconnu avoir commis des « abus sexuels », selon des informations recueillies par le journal français Le Monde.

Six hommes au total – cinq Guinéens et un Camerounais -, tous mineurs au moment des faits, auraient été victimes de l’ecclésiastique, selon les informations du site marocain d’investigation Enass qui a révélé l’affaire cette semaine. L’Église évoque, elle, un total de cinq victimes et assure qu’une seule était mineure lors de son agression.

« Système d’exploitation sexuelle »

Les faits se seraient déroulés entre 2021 et 2024, période pendant laquelle le père Exelmans a dirigé le service d’accueil des migrants de l’église Notre-Dame-de-Lourdes, à Casablanca. Le journal en ligne Enass affirme que c’est une plainte déposée contre le prêtre en mai 2024 qui aurait permis de mettre un « coup d’arrêt au système d’exploitation sexuelle » qu’il avait mis en place au sein de la structure. Trois victimes présumées ont alors été entendues par la Brigade nationale de la police judiciaire de Casablanca tandis que le père Exelmans a lui quitté le Maroc le mois suivant, soit plusieurs semaines avant la fin officielle de sa mission dans le royaume. 

A-t-il pris la fuite ? Enass le pense mais l’archevêque de Rabat dément, lui, cette information, soulignant qu’Antoine Exelmans est désormais assigné à résidence, le temps que se déroulent les investigations et que des décisions judiciaires soient prises en France et au Maroc. Il ajoute également que le prêtre reste à « la disposition » des autorités.

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