Mali: l'imam Dicko peut-il rassembler les opposants au régime militaire de Transition?

L’imam Mahmoud Dicko, dans des vidéos diffusées le soir du 22 décembre sur les réseaux sociaux, a confirmé son implication dans la nouvelle Coalition des forces pour la République et appelé les Maliens à « se lever pour la paix. » Lancée le 5 décembre, l’objectif de la CFR est de faire chuter le régime de transition et d’engager le dialogue avec les groupes armés maliens, jihadistes du Jnim ou rebelles indépendantistes du FLA. Après cette prise de parole se pose la question de la capacité de l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali à rassembler les opposants au régime en place.
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Au Mali, certains opposants au régime de transition se réjouissent déjà, Mahmoud Dicko ayant publiquement clarifié sa position et ses objectifs, ils espèrent que la dynamique de résistance prendra. « L’espoir est permis », s’enthousiasme l’un d’entre eux.
Du côté des soutiens des militaires au pouvoir, depuis plus de cinq ans sans élections, on parie plutôt sur un effet zéro : « l’imam n’est que l’ombre de lui-même, assure un fidèle de la Transition, il ne mobilise plus personne ».
Avant le coup d’État militaire de 2020, l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali pouvait à lui seul remplir des stades. Après deux années d’exil et de silence en Algérie, les prochaines semaines diront dans quelle mesure son appel est entendu. Á ce jour, seule une poignée d’opposants en exil ont officialisé leur ralliement à la Coalition des forces pour la République (CFR), parmi lesquels l’ancien ministre Housseini amion Guindo.
Après son lancement au début du mois, plusieurs figures maliennes pro-démocratie avaient confié à RFI attendre une prise de parole de Mahmoud Dicko avant de rejoindre ouvertement la Coalition des forces républicaines. D’autres se montraient plus réticents, en raison de la « radicalité religieuse », selon eux, de l’imam.
Dans les messages diffusés le soir du 22 décembre sur les réseaux sociaux, Mahmoud Dicko appelle les Maliens à « se lever » et à « se réunir », « non pas pour violenter qui que ce soit », mais pour « mettre fin aux souffrances et aux meurtres en cours ». « On ne peut pas vivre dans un pays où plus personne ne peut parler », estime encore l’imam, prônant le « dialogue », « pour que nous puissions avoir un pays en paix. »
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