Mali: l'ex-Premier ministre Choguel Maïga placé sous mandat de dépôt pour «atteinte aux biens publics»

L’ancien Premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre par les militaires au pouvoir depuis 2020, a été inculpé mardi 19 août pour « atteinte aux biens publics » et placé sous mandat de dépôt. 

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« Un homme politique doit s’attendre à tout, y compris la prison et la mort » a réagi l’ancien Premier ministre Choguel Maïga après la décision de la Chambre d’instruction de la Cour suprême de le mettre sous mandat de dépôt.

C’est sa gestion financière à l’époque où il était à la primature qui a été passé au crible par le vérificateur général. Il est accusé « d’atteinte aux biens publics ». « Après une garde à vue qui a duré du 12 au 19 août 2025 au Pôle économique et financier, l’ancien Premier ministre Choguel Maïga a été présenté, ce mardi 19 août 2025, à la chambre d’instruction de la Cour suprême. Celle-ci lui a notifié les faits d’atteinte aux biens publics que lui reproche le réquisitoire du procureur général et a décidé de le placer sous mandat de dépôt », peut-on lire dans le communiqué publié sur Facebook par son avocat, Me Cheick Oumar Konaré.

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Présumé innocent, l’ex-Premier ministre conteste les faits. Certains de ses partisans parlent même de « règlement de compte ». Une dizaine de jours avant son arrestation, lors d’une sortie sur les réseaux sociaux, Choguel Maïga probablement sentant le vent tourné, déclarait : « Les services de contrôle de l’État, au lieu de lutter effectivement contre la corruption, deviennent des instruments de chantage dans la main de certains hommes politiques. Je ne me reproche rien dans la gestion. » Des audits effectués en janvier 2025 accusaient Choguel Maïga de malversations financières, ce qu’il a toujours nié.

Choguel Maïga avait été nommé Premier ministre en 2021 par la junte dirigée par le général Assimi Goïta, avant d’être limogé fin 2024 après avoir émis des critiques contre celle-ci. Il avait déploré notamment d’être tenu à l’écart des décisions sur le maintien aux commandes des généraux qui avaient initialement promis de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024.

Aucune date n’a été fixée pour son procès.

Il y a pleins d’exemples sous nos yeux comme l’ex-Premier ministre Moussa Mara qui a été emprisonné pour rien du tout. C’est leur stratégie pour se maintenir au pouvoir alors qu’il y a plus de 500 villages qui sont le contrôle des terroristes, et c’est ça c’est vraiment inquiétant.

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Huit de ses anciens collaborateurs avaient également été placés en garde à vue le 12 août dans la même affaire et sont également poursuivis. Certains ont été mis sous mandat de dépôt, d’autres renvoyés devant le pôle économique et financier, un acquitté et son ancien directeur de cabinet poursuivi, mais non détenu. « Il se réjouit très fortement du fait que son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, âgé de 80 ans, soit poursuivi non détenu dans le même dossier », indiqué le communiqué publié par Maître Cheick Oumar Konaré.

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