Mali: l'arrivée d'un convoi de camions citernes vient soulager Bamako

Au Mali, près de 300 camions-citernes sont arrivés mardi 7 octobre après-midi à Bamako, selon le chiffre et les images diffusés par la télévision d’État ORTM dans la soirée. De quoi soulager les habitants de la capitale dans laquelle le carburant était devenu une denrée rare depuis le début de la semaine. Les autorités de transition ont également annoncé une série de mesures pour faire face à l’embargo sur l’importation de carburant et au blocus décrété début septembre à Kayes, à la frontière sénégalaise, par les jihadistes du Jnim.
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Au Mali, les camions citernes sont entrés hier après-midi à Bamako, sous escorte militaire et sous les bravos des passants. Les autorités de transition n’ont pas précisé leur origine, mais, selon les sources jointes par RFI, ces camions-citernes viennent de Côte d’Ivoire.
Depuis un mois et demi, les jihadistes du Jnim incendient presque quotidiennement les camions de carburant qui circulent sur tout le territoire et la pénurie d’essence que connaissent les régions maliennes depuis des semaines avait gagné Bamako, suscitant l’inquiétude des habitants.
Bouffée d’oxygène
Ce matin, la circulation était d’ailleurs toujours très réduite dans les rues de la capitale, et de longues files d’attente étaient toujours visibles devant les rares stations services encore ouvertes. Il faut évidemment le temps de remplir les cuves.
L’arrivée de cet important convoi – près de 300 citernes si les chiffres de l’ORTM, que RFI n’a pas pu vérifier, sont justes – constitue donc une victoire symbolique pour l’armée et les autorités de Transition, et une bouffée d’oxygène très concrète pour les habitants de la capitale.
« Je vais enfin pouvoir faire le plein », se réjouissait ce matin un Bamakois joint au téléphone, pas rassuré pour autant et qui s’interroge : « combien de jours va-t-on tenir avec ça ? Et ensuite ? »
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« Un certain nombre de jours »
Les experts joints par RFI n’ont pas été en mesure de répondre précisément à ces questions, mais le directeur adjoint de la Direction générale malienne du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) a estimé hier en fin de journée, lors d’une conférence de presse, qu’il y avait « suffisamment de carburant pour approvisionner le pays pendant un certain nombre de jours, en attendant que des mesures soient prises par les autorités ».
Soumaïla Djitteye expliquait qu’un décompte des citernes et une évaluation de la situation physique des stocks dans le pays avaient été effectués. « La situation n’est que passagère », a-t-il encore promis.
D’autres mesures ont été annoncées. Le Premier ministre de transition, le général Abdoulaye Maïga, a présidé hier un nouveau Comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes, qui a décidé de l’instauration d’un mécanisme de contrôle des stations d’essence, pour vérifier que les prix, plafonnés par l’État, sont bien respectés. La construction de nouveaux dépôts de carburant en région est également prévue.
Rassurer
Après avoir carrément nié la réalité du blocus jihadiste – le porte-parole de l’armée invoquait le mois dernier la « saison des pluies » pour expliquer les difficultés d’approvisionnement à Kayes –, les autorités de Transition tentent désormais de rassurer la population et assurent avoir élaboré un « plan d’action » pour l’approvisionnement du pays en produits de première nécessité et en carburant.
Un plan qui prévoit notamment la sécurisation des convois et l’accompagnement par l’État des opérateurs économiques victimes des attaques. Les détails n’ont pas été précisés.
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