Mali: la coalition d'opposition CFR conduite par l'imam Dicko enregistre ses premiers ralliements

Au Mali, la Coalition des forces pour la République (CFR) conduite par l’imam Mahmoud Dicko enregistre ses premiers ralliements. La CFR a pour objectif de mettre un terme au régime militaire de transition en place depuis plus de cinq ans, de restaurer les libertés fondamentales et l’ordre constitutionnel dans le pays. Une dizaine de jours après l’annonce de sa création, de premières personnalités politiques et de la société civile malienne, en exil hors du Mali, officialisent leur implication au sein de cette coalition.

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Housseini Amion Guindo, dit « Poulo », est ancien ministre, président du parti Convergence pour le développement du Mali (Codem) et du mouvement Jigiya Kura, dissous, comme toutes les organisations politiques maliennes. Opposant de la première heure des militaires au pouvoir, il est la première grande figure politique à officialiser sa participation à la CFR.

« Au Mali, nous avons deux extrêmes. D’un côté une dictature implacable, et de l’autre des jihadistes à l’agenda sombre, constate Housseini Amion Guindo. Nous sommes tombés dans une sorte de manichéisme, et la communication gouvernementale va dans ce sens : tous ceux qui ne sont pas avec eux seraient avec les ennemis du pays. Les jihadistes nourrissent la dictature, et la dictature nourrit les jihadistes. Donc, nous avons estimé que la CFR constituait ce que, moi, j’appelle la troisième voie ».

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La création de la Coalition des forces pour la République a été annoncée le 5 décembre par l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko, devenu opposant en exil après avoir passé un an en prison pour avoir dénoncé dans un livre la « propagande » du gouvernement de transition. Menée par l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali, la CFR se présente comme un mouvement de résistance pacifique, qui appelle les Maliens à la désobéissance civile pour faire chuter le régime militaire de transition, au pouvoir sans élections depuis août 2020.

« Il est temps, estime Housseini Amion Guindo. Après cinq ans, nous voyons la situation dans laquelle se trouve le pays. De plus en plus, la dictature est pressante, les jihadistes sont pressants… Donc, je pense qu’une personnalité comme l’imam Dicko est un pont entre la religion et la politique. Il porte les deux casquettes à la fois. La CFR peut être un nouveau pôle d’espérance pour l’ensemble des Maliens, veut croire l’ancien ministre, pour tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la conduite actuelle des affaires du pays et qui ne sont pas d’accord non plus avec le projet jihadiste ».

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L’imam Dicko, « repère incontournable dans le combat actuel »

Autres ralliements à la CFR officialisés ces derniers jours : celui d’Abdoulaye Coulibaly, président du parti Initiative pour la concrétisation des attentes du peuple (Icap), et celui d’Oumar Abdou Touré, dit « Aladji », président de l’association Kaoural Renouveau.

« Dans un contexte où les voix libres sont menacées et où les institutions sont affaiblies par une junte militaire qui a échoué, nous avons jugé nécessaire de rejoindre une force collective qui milite pour un retour à l’ordre constitutionnel et à la restauration des principes fondamentaux de notre République, explique Oumar Abdou Touré. L’imam Mahmoud Dicko incarne depuis des années une voix morale, républicaine et profondément attachée à l’intérêt du peuple malien, poursuit le président de l’association Kaoural Renouveau. Sa capacité à rassembler, à dire la vérité aux gouvernements successifs [il était notamment en pointe dans la contestation du président déchu IBK avant le coup d’État militaire, NDLR] et à rester fidèle aux principes de justice et de paix fait de lui un repère incontournable dans le combat actuel ».

Plusieurs autres figures du mouvement prodémocratie malien confient à RFI soutenir la dynamique de la CFR, mais attendre une prise de parole de Mahmoud Dicko avant de faire connaître leur adhésion. En exil en Algérie, l’imam n’a encore fait aucune déclaration publique sur la CFR dont il est présenté comme le « référent républicain ».

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