Mali: deux attaques jihadistes simultanées dans la région de Ségou

Au Mali, deux attaques simultanées ont visé, mardi 19 août, les positions de l’armée à Farabougou et Biriki-Were, dans la région de Ségou, au centre du pays. Ces assauts ont été revendiqués par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), lié à al-Qaïda. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’a été communiqué, mais plusieurs sources locales annoncent la mort de plusieurs militaires et civils.
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Au Mali, c’est vers cinq heures du matin que les jihadistes ont attaqué simultanément les deux bases. Selon plusieurs sources jointes par RFI Fulfulde Mandenkan, les casernes de l’armée ont rapidement cédé face à l’offensive des jihadistes du Jnim.
À Farabougou, après le camp, c’est le village qui a été visé. D’après un témoin, au moins six villageois ont été tués, les jihadistes pensant qu’il s’agissait de donzos, des chasseurs traditionnels reconvertis en groupe d’autodéfense. Selon le même contact, plusieurs hommes ont aussi été enlevés et une partie du village a été incendiée. Un habitant joint par téléphone raconte.
Quand ils sont arrivés dans le village, ils sont d’abord allés chez une famille où ils ont exécuté des vieillards. Sur le même lieu, ils ont aussi enlevé un homme, sa femme et ses enfants. On ne connaît toujours pas le nombre de personnes enlevées, mais j’ai personnellement dénombré cinq morts qu’ils ont laissé derrière eux. Le camp militaire de Goma a été brièvement pris, et le convoi qui devait le ravitailler attaqué. Plusieurs militaires sont morts et les blessés transportés à l’hôpital de Farabougou. Le grand frère du chef de village de Farabougou Kourani a été abattu froidement, sa femme et ses enfants enlevés. Seul l’un de ses fils, absent au moment des faits, a échappé. Moi-même, j’ai perdu plusieurs connaissances dans cette attaque.
Témoignage sur les attaques de Farabougou
Pas de bilan officiel
Pour l’instant, l’armée malienne a confirmé, dans un court communiqué, les deux attaques sans donner plus de précisions. Sur des vidéos authentifiées circulant sur les réseaux sociaux, on distingue au moins quatre corps de militaires maliens dans le camp de Farabougou, ainsi que d’importants dégâts matériels.
Selon des sources locales, plusieurs familles, dont des femmes et des enfants, ont fui Farabougou pour rejoindre les localités de Dogofry et Sokolo, toujours dans la même zone.
Pour rappel, en octobre 2020, le village de Farabougou avait été placé sous blocus par le Jnim. Depuis lors, le groupe djihadiste a mené plusieurs attaques, assassinats et enlèvements dans ce village.
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