Madagascar: un nouveau gouvernement nommé dix jours après l’investiture de Michael Randrianirina

À Madagascar, un nouveau gouvernement a été annoncé à la mi-journée ce mardi 28 octobre. Il compte 28 nouveaux ministres chargés de « sortir le pays de la crise ». Cette nouvelle équipe comporte beaucoup de noms inconnus du grand public, mais aussi le retour de certains caciques de la vie politique malgache. 

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Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud

Parmi les anciens du sérail, on retrouve Maître Hanitra Razafimanantsoa, fidèle parmi les fidèles de Marc Ravalomanana. Elle hérite du ministère d’État auprès de la Présidence chargée de la Refondation, dont on ignore encore les prérogatives concrètes.

Christine Razanamahasoa, ancienne très proche d’Andry Rajoelina qui avait été sa ministre à deux reprises puis présidente de l’Assemblée nationale avant d’être exclue du parti puis déchue de ses fonctions en 2024, récupère, elle, le portefeuille des Affaires étrangères. Le Général Lylison, acteur notoire du coup d’État de 2009 et proche du clan Rajoelina, se voit confier le crucial ministère de l’Aménagement du territoire et des services fonciers.

Enfin, l’ex-magistrate Fanirisoa Ernaivo, fervente opposante du précédent régime, longtemps en exil, et figure controversée de la dernière décennie, aura la charge du ministère de la Justice. Parmi ses futurs grands chantiers figure la traque des auteurs de corruption. 

De nouveaux visages au gouvernement

Mais dans ce nouveau gouvernement apparaissent également beaucoup de nouveaux visages. Des entrepreneurs reconnus, d’éminents professeurs, et d’illustres inconnus du grand public. Avec ces 28 ministères, on est loin, aussi, comme le remarque une spécialiste des finances publiques, du « gouvernement de sobriété » annoncé.

Parmi les premières réactions à l’issue de cette annonce, il y a ceux qui ne sont ni impressionnés, ni complètement déçus, comme Zezika, membre actif de la Gen Z. Il se dit toutefois embêté que « certains « dinosaures » aient été recyclés » et, insiste-t-il, de retrouver à des postes clés « certains proches de l’ancien régime ou de la précédente transition ». Pour ce jeune, ce gouvernement s’apparente finalement à une espèce de « retour de faveurs politiques mêlé à une volonté de bien faire. »

Luffy, un autre membre de la Gen Z, est beaucoup plus inquiet, quant au retour de certains « revenants », comme il les nomme, et d’autres personnalités politiques au passé dérangeant, connus pour leurs discours dangereux. « La rupture ne risque pas de venir avec ces ministres-là », remarque-t-il.

Luffy voit également le risque de certains conflits d’intérêts entre certains nouveaux ministres dont le portefeuille correspond au secteur d’activité dans lequel ils ont bâti leur carrière en tant qu’entrepreneur privé. « Le processus de nomination a été unilatéral. Nous, la jeunesse, n’avons eu aucun droit de regard ». Il déplore un manque de considération clair. Le jeune homme espère néanmoins que les fiches de postes de chacun seront bientôt publiées « pour éviter de faire ce que l’on a toujours fait par le passé. »

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