Madagascar: Traite des êtres humains – Le pays montre des progrès, selon le rapport 2025 des États-Unis

Les efforts déployés dans le pays ont été reconnus dans le rapport 2025 du département d’État américain sur le trafic de personnes.
Le dernier rapport du gouvernement américain sur la traite des personnes, publié le 29 septembre 2025, met en lumière les efforts significatifs de Madagascar pour faire face à ce fléau. Bien que le pays ne respecte pas encore entièrement les normes minimales pour éradiquer la traite, il a été promu au rang de Tier 2 grâce à des efforts croissants comparativement aux périodes précédentes.
Parmi les avancées notables selon le rapport du gouvernement américain, Madagascar a constaté ses premières condamnations pour trafic de personnes en quatre ans. Le gouvernement malgache a non seulement poursuivi un plus grand nombre de trafiquants, mais a également élargi les programmes de formation et de sensibilisation à la lutte contre la traite. La création du premier organisme sous-national de lutte contre la traite ainsi qu’une directive supplémentaire pour la mise en oeuvre du Plan d’action national (NAP) témoignent de cette volonté de progrès, a reconnu le rapport. Cependant, plusieurs domaines clés restent à améliorer.
Méthodes de coercition
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« La traite touche toutes les communautés de Madagascar » selon le rapport du département américain. Les trafiquants exploitent aussi bien des victimes nationales qu’étrangères, toujours selon le document. Les enfants malgaches, en particulier ceux provenant de régions rurales ou côtières et de familles urbaines défavorisées, sont particulièrement vulnérables, étant contraints de travailler dans des secteurs tels que le service domestique, l’agriculture, ou même la prostitution. Leur exploitation inclut parfois des situations de mendicité forcée, souvent dans des conditions périlleuses. Le rapport souligne également que des adultes, tels que des chauffeurs de taxi et des propriétaires d’établissements dans les zones touristiques, facilitent la prostitution enfantine dans des lieux tels que des bars de karaoké à Antananarivo, où des méthodes de coercition comme l’alcool et les drogues sont utilisées.
La loi 2014-040 sur la traite des êtres humains a permis d’ériger en infractions le trafic à des fins sexuelles et de travail, avec des peines allant de deux à dix ans d’emprisonnement. Néanmoins, l’exécution de cette loi reste frustrante, avec des accusations souvent réduites à des délits moins sévères, déplore le rapport américain. Les recours traditionnels, comme les » dina « , interviennent alors que le système judiciaire peine à traiter les cas de manière efficace. Les victimes, intimidées par des représailles, hésitent à signaler les infractions, accentuant la nécessité d’une amélioration des mécanismes de protection.
Abus persistant
Corruption et complicité au sein des forces de l’ordre compliquent encore la situation. Le rapport évoque des arrestations récentes d’agents soupçonnés de complicité dans des crimes de traite, mais ces actions ne sauraient masquer l’ampleur du problème. Des allégations de trafic impliquant des fonctionnaires de haut niveau et l’émission de faux documents facilitant des abus persistent dans de nombreux rapports, selon le document du département d’État américain.
Les recommandations prioritaires des États-Unis pour Madagascar incluent, en effet, l’amendement de la loi pour aligner les peines prévues pour la traite d’adultes sur celles pour d’autres crimes graves, ainsi que l’institutionnalisation d’une formation annuelle pour les agents de front. Le rapport appelle également à une meilleure collecte de données et à une collaboration renforcée avec des ONG pour fournir des services aux victimes. Malgré le retard inhabituel de publication, ce rapport de septembre 2025 a révélé tant des progrès que des défis persistants. Si l’État malgache avance sur la voie de la refondation des mesures anti-traite, il reste essentiel de continuer à lutter avec détermination afin d’offrir un avenir meilleur et plus sûr à ceux qui en ont le plus besoin.



