Madagascar: Rugby/Ashock Nunkomar – « Diriger un club de rugby est un investissement sans retour »

À la tête de FT Manjakaray depuis 2014, Ashock Nunkomar, président du club, nous livre ses impressions à l’aube de la nouvelle saison, où FTM affrontera l’UAS Cheminot le 28 septembre.

Monsieur le président, FT Manjakaray est le champion de Madagascar en titre. La saison 2025-2026 débute ce dimanche. Comment votre équipe aborde-t-elle cette nouvelle campagne ?

Avec la ferme détermination de remporter un nouveau titre. Avant tout, le FT Manjakaray est une équipe de quartier, comme son nom l’indique. Manjakaray regorge de joueurs de rugby très talentueux. Comme tous les autres clubs, notre objectif est de terminer champions en fin de saison.

Mais avec le départ de douze joueurs, n’y a-t-il pas un vide difficile à combler ?


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Pas du tout. Le FTM est un club structuré, discipliné et doté d’un vivier de talents intarissable. Nous misons sur la politique de relève. Vous avez pu constater, lors de la finale de la Coupe de Madagascar, que leur absence n’a même pas été remarquée sur le terrain. Ces joueurs sont partis pour leurs propres raisons.

Personnellement, je ne peux pas les retenir de force. Chez nous, un joueur qui ne s’entraîne pas n’a pas le droit de disputer un match, car cela pénaliserait l’équipe. Je suis certes un peu déçu du départ de certains, mais c’est ainsi. Leur départ nous permet de donner la chance aux jeunes. Quand un joueur veut partir, je n’ai jamais fait obstacle. Ici, tout le monde touche une prime, sauf moi.

Comment le FTM assure-t-il son financement ? Avez-vous des sponsors ?

Il n’y a aucun sponsor qui soutient le FT Manjakaray. Je finance seul l’équipe, malgré les difficultés. J’ai ouvert une grande poissonnerie à Manjakaray pour aider le club à mieux fonctionner sans dépendre uniquement de ma société. Diriger un club de rugby est, à Madagascar, un investissement sans retour. Mais grâce à Dieu, j’ai encore les moyens de subventionner le club. Chaque mois, il faut dépenser pas moins de 15 millions d’ariary. Malgré ce manque de moyens, mes joueurs ont remporté le titre de champions de Madagascar.

Comptez-vous rester à la tête de FT Manjakaray encore longtemps ?

L’idée de quitter la présidence m’est venue en 2024, mais la plupart des joueurs m’ont demandé de rester. Cela a peut-être même motivé le départ de certains. Finalement, je suis revenu sur ma décision car j’ai encore des objectifs à atteindre, comme un troisième titre consécutif et la Coupe de l’océan Indien. Je souhaite ramener ce trophée à Madagascar avec le FTM.

Pour le bien du rugby, vu le nombre de pratiquants, il serait aussi nécessaire de disposer d’un autre terrain que le stade Makis et le stade Malacam. C’est une base indispensable à la réussite, car des milliers de clubs existent aujourd’hui et le rugby manque cruellement d’infrastructures.

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