Madagascar: Que revendique le mouvement Gen Z au pays ?

Rencontre avec une militante du mouvement Gen Z, moteur des manifestations à Madagascar, et qui réclame des réformes profondes.
A Madagascar, après la dissolution du gouvernement de , les Malgaches attendent désormais la nomination d’un nouveau Premier ministre. À Antananarivo, il n’y a pas eu de rassemblement ce jeudi (02.10). En revanche, les manifestations se poursuivent dans d’autres villes du pays comme Antsiranana, Toliara, Toamasina et Majunga.
Le mouvement Gen Z, à l’origine de la contestation, a toutefois décidé de suspendre la lutte pendant 24 heures pour « préserver la santé et l’énergie de chacun ».
Les droits de toute une génération
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Ambatobe est un quartier tranquille sur les hauteurs d’Antananarivo, loin du tumulte du centre-ville. C’est dans ce quartier, où vit le président Rajoelina, qu’Annah Rahajason a repris le travail.
A 26 ans, elle a fait des études de sociologie et est organisatrice événementielle. Elle a participé dès le premier jour aux manifestations contre les coupures d’eau et d’électricité. Elle est membre de la Gen Z, le mouvement collectif et apolitique à l’origine de la contestation de ces derniers jours.
Annah est déterminée à se battre pour les droits de toute sa génération : « On se bat pour que plus aucun parent ne nous dise de partir à l’étranger parce qu’il n’y a plus d’espoir ici. Ce n’est pas normal ce qui nous arrive. Ce qui est vraiment très triste, c’est qu’il y a tellement de choses qu’on normalise parce qu’on est sur une île. Heureusement, il y a les réseaux sociaux pour nous montrer qu’apparemment, les manifestations ailleurs se font sans violence. »
En attendant un nouveau gouvernement
Madagascar est sans gouvernement depuis lundi (29.09) et le pays attend la nomination d’un nouveau Premier ministre. Mais le limogeage du cabinet n’a pas suffi à apaiser le mouvement Gen Z. Celui-ci réclame le départ d’Andry Rajoelina et rêve d’une société assainie.
« On espère qu’il n’y aura plus de corruption », dit Annah. « On veut vraiment que le système entier soit remis en question. Parce que même si on change de président ou de Premier ministre, on n’est jamais sûr que le prochain soit la bonne personne. »
La répression contre les manifestations de ces derniers jours a fait au moins 22 morts, d’après l’ONU. Un chiffre contesté par les autorités malgaches, qui ne donnent pas de bilan officiel. Madagascar reste dans l’incertitude concernant la suite du mouvement dans les prochains jours. Beaucoup espèrent que l’instabilité politique actuelle ne s’inscrira pas dans la durée.



