Madagascar : Manifestation d'Ambohijatovo – L'opposition est dispersée

À quelques jours de la manifestation du 25 septembre à Ambohijatovo, l’opposition est divisée. Les tensions entre jeunes leaders et poids lourds historiques fragilisent sa capacité à mobiliser.
À l’approche de la manifestation prévue le 25 septembre à Ambohijatovo, l’opposition se retrouve fragilisée par des divisions internes. Cette mobilisation, censée symboliser une unité face au pouvoir, met au contraire en évidence des rivalités persistantes entre les différentes composantes de l’opposition.
L’initiative revient à trois conseillers municipaux de la plateforme Firaisankina : Clémence Raharinirina, Faniry Alban Rakotoarisoa et Lily Rafaralahy. Cependant, le Tiako i Madagasikara (TIM) a rapidement pris l’ascendant en annonçant officiellement le maintien de la manifestation lors d’une réunion tenue samedi dernier à Faravohitra. Ce positionnement a provoqué des critiques de la part de conseillers municipaux signataires de la demande initiale, qui estiment que la décision a été prise de manière unilatérale par le TIM et son leader, Marc Ravalomanana.
« Nous faisions partie des signataires de la demande d’autorisation pour la manifestation de jeudi. Cependant, le TIM ne nous a même pas conviés pour cette déclaration qui a été faite en présence de ses conseillers municipaux seulement », a dénoncé lors d’un appel téléphonique un des élus municipaux d’opposition qui soutient le mouvement.
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La relève face aux anciens
Le contexte met en lumière une tension entre les anciens et les jeunes figures politiques. Tandis que Ravalomanana entend conserver un rôle central dans la mobilisation, plusieurs jeunes leaders cherchent à se démarquer et à imposer une nouvelle dynamique. Parmi eux figurent Faniry Alban Rakotoarisoa de l’APM, Ogascar Mandrindrarivony du Mouvement Gasikara, ainsi que le député d’Arivonimamo Antoine Rajerison pour le Fivoi.
Leurs initiatives, dont la manifestation organisée par le Fivoi à Imerintsiatosika la semaine dernière, traduisent une volonté de renouvellement de l’opposition. Sur le plan rhétorique, Ogascar Mandrindrarivony a souligné hier que « le plus important, c’est que le mouvement ait lieu. L’unité d’action pour cette journée prime sur nos différences », tentant de temporiser la situation.
La fracture s’étend également au sein de la diaspora, souvent active dans le débat politique. Le député TIM d’Ambatondrazaka, Fidèle Razara Pierre, a critiqué ouvertement certains opposants de la diaspora, leur reprochant de se limiter à des prises de position à distance sans implication concrète sur le terrain. Cette déclaration a été mal perçue par plusieurs membres de la diaspora, notamment Fleury Rakotomalala, qui y voit une tentative de marginalisation de leur rôle.
Parallèlement, d’autres forces politiques confirment leur engagement. Le Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), par la voix de Rivo Rakotovao, a annoncé hier sa participation en rappelant son appartenance au camp de l’opposition. Cette position s’inscrit dans une logique de visibilité pour un parti affaibli mais désireux de rester actif sur la scène politique.
Au-delà des déclarations, c’est la capacité de mobilisation collective qui reste le principal enjeu. Les divisions internes rappellent celles qui avaient conduit à l’échec du mouvement des 11 candidats à l’élection présidentielle de 2023, incapables de transformer leur front commun en force concrète sur le terrain. La manifestation du 25 septembre constitue ainsi un test crucial pour mesurer la cohésion et l’efficacité de l’opposition face au pouvoir.