Madagascar: Mamisoa Erica Julie Randriarimanana – « Mon rôle, c'est d'assurer l'équité du jeu »

De spectatrice curieuse à arbitre internationale niveau 2 et reconnue en Afrique, Mamisoa Julie s’est frayé un chemin dans un univers de rigueur. Elle revient sur son parcours, ses défis et la place des femmes dans l’arbitrage de rugby.

Comment êtes-vous passée du statut de simple spectatrice à celui d’arbitre internationale ?

Tout a commencé en 2012, au stade Malacam. J’avais accompagné une amie pour regarder un match par curiosité. Je ne connaissais rien aux règles. Un spectateur nous a expliqué comment se comptent les points et nous a encouragée à suivre une formation à Behoririka. C’était le point de départ. Aujourd’hui, je suis arbitre internationale, et parfois je souris en repensant à ce premier jour et au chemin parcouru.

Pourquoi avoir choisi l’arbitrage plutôt qu’une carrière de joueuse ou d’entraîneure ?


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Je crois que c’était le destin, guidé par la curiosité. J’ai pratiqué d’autres sports, dont le basketball. Mais dès que j’ai découvert l’arbitrage, j’ai senti que c’était ma voie. Après une année de formation théorique, j’ai commencé la pratique en 2013. Aujourd’hui, je suis titulaire du diplôme d’arbitre niveau 2 et je vise le niveau 3 si Dieu le permet.

Quelles ont été les principales étapes et difficultés de votre parcours vers le niveau international ?

Il faut avant tout aimer la discipline. L’arbitrage demande la maîtrise des règlements, une bonne condition physique, la compréhension du jeu et l’aptitude à la décision. Devenir arbitre internationale nécessite de la patience, de la persévérance et la capacité à imposer son autorité sur et en dehors du terrain. L’important, c’est la faculté d’adaptation et la soif de connaissances. Il faut toujours apprendre sans arrêt.

Vous avez officié dans plusieurs pays. Lesquels vous ont le plus marquée ?

J’ai eu l’honneur d’arbitrer à Maurice, au Kenya, en Tunisie, en Ouganda, en Afrique du Sud, au Ghana, au Cameroun et aux Émirats arabes unis (Dubaï). Chaque pays possède sa culture rugby, ses supporters, ses intensités. C’est une richesse énorme. Je garde le meilleur souvenir du tournoi de Dubaï en 2022. Plus récemment, la finale de la Coupe de Madagascar entre SC Besarety et RCT Soavimasoandro m’a aussi marquée. J’ai laissé jouer les avantages et cela s’est conclu par de beaux essais. C’est cela, faire vivre le jeu.

Comment vivez-vous votre rôle de femme dans un milieu souvent masculin ?

À l’étranger, il n’y a pas de préjugés : je dirige le match avec impartialité. À Madagascar, parfois c’est plus compliqué, mais à la fin du match, le respect finit toujours par s’imposer. Mais à l’étranger ou à Madagascar, mon rôle, c’est d’assurer l’équité du jeu.

Que représente pour vous votre rôle en tant qu’arbitre africaine ?

C’est une grande fierté, surtout pour le rugby malgache. Je me considère comme une ambassadrice de notre rugby. Il m’arrive d’être émue en pensant au chemin parcouru.

Et la vie en dehors du terrain ?

Je suis encore célibataire (rires). L’arbitrage seul ne suffit pas à faire vivre même s’il demande des sacrifices. J’ai également un travail en parallèle, les deux se complètent. Ce n’est pas toujours simple, mais je l’assume avec passion. Quelquefois, la vie familiale est laissée de côté. En guise de conclusion, j’invite surtout les jeunes filles à suivre notre voie, car la participation féminine dans le monde du rugby est très sollicitée.

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