Madagascar: Les événements festifs marquants de cette année

Les festivals ont le vent en poupe depuis quelques années à Madagascar, et surtout dans la partie Nord et Nord-Ouest de Madagascar. C’est la preuve de la volonté des entrepreneurs culturels de faire connaître les localités et leurs valeurs économiques.
Diana
Fief de l’ambiance chaleureuse, tel est le nom attribué à la région septentrionale de la Grande-Île. Son paysage magnifique et paradisiaque est un atout, favorable à des festivités.
Festival tsakotsako – Anketrakabe. L’événement a transporté les villageois de bonheur les 24, 25, et 26 juillet derniers. Un carnaval, durant lequel les participants portaient généralement des colliers de maïs, a ouvert les festivités. Par la suite, une séance de discours des autorités locales, à savoir le maire d’Anketrakabe, le président fondateur du festival, le directeur régional de l’Agriculture et de l’Élevage, le député élu dans le district de Diego II, madame le préfet d’Antsiranana, ainsi que le gouverneur de la Région. L’après-midi, une conférence enrichissante sur la production de maïs a été livrée par les techniciens de la direction régionale de l’Agriculture et de l’Élevage (DRAE) et le personnel du FSRP, créancier du Festival maïs.
Les artistes célèbres dans le Triangle du nord, notamment Judicaël et autres chansonniers locaux, ont animé les deux et troisième jours. Le Festival Tsakotsako, hormis les habitants d’Anketrakabe, a aussi accueilli la population avoisinante comme celle d’Ambahivahibe, Sadjoavato, Antsalaka et Antserasera. Certains ont fait de longs trajets à pied pour participer à la festivité.
Somarôho à Nosy Be. Couronné de succès, c’est le moins qu’on puisse dire ! Clôturée officiellement le dimanche 10 août dernier, la fête de Wawa a mis en extase le public. Cet événement phare de la région Diana voire de toute la Grande-Ile a pris de l’ampleur. Chaque année, les initiateurs mettent la barre plus haut encore. Ô combien de chanteurs internationaux ont été invités depuis les débuts du Festival.
Force est de noter que ce festival est un exploit. En outre, l’événement incarne l’ambiance tropicale de Nosy Be, cet endroit paradisiaque où le sourire est toujours sur les visages. Oui, le concept a tant inspiré les futurs entrepreneurs culturels souhaitant organiser une partie de cette envergure dans leurs villes…
Summer color, de l’île aux Parfums à la ville du Varatraza. Fondé par Jazz MMC et son épouse, Summer Color est vu comme un événement traversant la région DIANA. Il ne s’agit guère de défier les autres organisations. Au contraire, les organisateurs veulent investir dans l’entrepreneuriat culturel qui a connu un ralentissement ces cinq dernières années. Étant à la fois une destination touristique et un lieu favorable pour les divertissements grâce à son paysage inégalé, la pointe de la Grande Île s’est forgée une identité forte reposant sur ces potentiels, et l’« ambiansy mafana », littéralement ambiance chaleureuse. Par ailleurs, l’optique est également de promouvoir les artistes de l’Avarabe, afin que ceux-ci acquièrent plus d’expérience sur scène, mais aussi de rencontrer leurs aficionados qui ont d’ailleurs, tant attendu ce moment.
Certains ont même revendiqué que Summer Color devait d’abord être inauguré à Diego, la ville où Jazz MMC a évolué. Il faut rappeler que la 4ème édition a été inaugurée à l’endroit précédemment cité. Cette année, le boss de Waza Styl a gâté la ville natale de sa femme. En dehors des lives des jeunes stars et la mise en avant de la culture urbaine, le festival joue un rôle primordial en termes d’écologie. Les instigateurs sensibilisent la population à protéger l’environnement. D’où le slogan : « Diego en fête, zéro déchet pour un avenir meilleur ».
Sôrogno. Rendez-vous à Ambanja du 21 et 24 août prochain. C’est aussi une immense opportunité pour les jeunes talentueux d’ acquérir de l’expérience. Durant cette édition, une bonne centaine d’artistes de la DIANA se sont succédé sur la grande scène. Effectivement, cette rencontre est en quelque sorte un passage obligé pour les étoiles montantes. La promotion de la culture, le produit de rente, notamment le cacao, le symbole de la capitale Bemazava, s’accompagne de surcroît de l’attraction des touristes locaux et internationaux. À noter que le développement de ce secteur demeure le principal cheval de bataille des autorités!
SAVA
Tsakaraka Vohémar en est à sa 19ème édition. Du 14 au 17 août prochain inévitablement, la fête sera grandiose puisqu’une quinzaine d’artistes, notamment des grosses pointures comme Maman’i Tsololo, Black Nadia, Wawa, Dadi Love, Ceasar, Basta Lion ébranleront le stade municipal de Vohémar… En effet, la manifestation culturelle participe aussi à la promotion des échanges et au développement socio-économique en général. Iharana sera un point de jonction pendant une semaine.
Le milieu semi-rural comme Vohémar, après avoir connu le désintérêt de la part des aménageurs, du gouvernement et des habitants, est en pleine renaissance, et même si ce n’est pas tout à fait nouveau. En effet, c’est sans doute pour cela qu’il faut s’y tourner, vers ce qu’il donne mais aussi ce qu’il abrite, car ce qu’il propose en matière culturelle est particulièrement captivant. Des dynamiques nombreuses, innovantes le parcourent, l’animent, l’émeuvent et le meuvent. Elles concernent de plus en plus d’habitants qui font des va-et-vient dans de plus en plus d’espaces variés.
Tria-tria à Antalaha. Du 28 au 31 août prochain aura lieu la troisième édition. Une bonne trentaine d’artistes seront de la partie. Vu que la SAVA regorge de talents, l’objectif des organisateurs est de les mettre en avant. En outre, cet événement permettra également au public d’être en communion avec ses idoles… Effectivement, ces quatre dernières années, les manifestations culturelles étaient en veille. La crise post-Covid a crispé l’économie des entrepreneurs culturels de cette contrée. Actuellement, tout est en ordre, les organisateurs peuvent redémarrer leurs activités. Le Festival Triatria fera se déhancher la population de l’ancienne capitale de la vanille ! C’est une initiative de Parfait Toeraniaina, alias Big Mj, ou lehilahy Manambôla.
Sofia
Elle fait partie des plus grandes régions de Madagascar. Chargée d’histoire et riche en culture, en l’occurrence les sonorités comme l’antosy, le baoëjy, le sigôma, la Sofia est une pépinière de vedettes.
Dona-Be à Antsohihy. Préparée un an à l’avance, la plus grande festivité que la Sofia ait jamais connue a été saluée par le public ainsi que les autorités locales. Du carnaval jusqu’à la dernière prestation des artistes, Antsohihy était bondé de monde. Dadi Love, le père fondateur du projet, peut s’en réjouir. Il a pu rassembler des chanteurs et chanteuses de différentes générations. Din Rotsaka, Maman’i Tsôlôlô, Mopcaan, Basta Lion ont émerveillé l’assistance.
Festival Tongolo-be à Mampikony. Certes, ce n’est que le commencement. Mais, les instigateurs sont visionnaires. Producteur de gros oignons, Mampikony met en valeur le produit de son terroir. Neuf artistes vont surchauffer le stade municipal Jaotody Georges, à savoir Lico Kininike, Mad Max, Lewapy, Dadi Love, Din Rotsaka, Arnah, et Kesy. En dehors du live, diverses activités animeront la bourgade.