Madagascar: le projet de loi de finances 2026 arrive à l'Assemblée nationale

À Madagascar, le Conseil des ministres a approuvé la semaine dernière le projet de loi de finances initiale. Le texte prévoit notamment une augmentation de la masse salariale dédiée aux fonctionnaires. Préparé depuis le mois de mars sous l’ancien gouvernement, il a été partiellement modifié au cours des dernières semaines, dans l’urgence, selon les autorités de transition, afin de répondre aux attentes de la population. Le projet de loi doit désormais être examiné par l’Assemblée nationale et le Sénat avant son adoption en décembre.
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Avec notre correspondant à Antananarivo, Guilhem Fabry
Le texte transmis par le gouvernement au bureau permanent de l’Assemblée nationale, mais pas encore inscrit à l’ordre du jour des députés, est censé traduire la politique d’austérité voulue par le « président de la refondation » de Madagascar. Autrement dit, il devrait flécher l’argent public vers une poignée de domaines prioritaires, parmi lesquels l’accès à l’eau et à l’énergie, la santé et l’éducation.
Des indemnités aux soignants et enseignants revalorisées
La masse salariale dédiée aux fonctionnaires augmente, elle, de 26,16 % dans le projet de loi de finances. Plusieurs indemnités spécifiques versées aux enseignants et aux soignants seront revalorisées, dans un contexte où l’Éducation nationale et les hôpitaux publics connaissent toujours des mouvements de grève depuis la contestation lancée le 25 septembre 2025.
L’imposition des revenus les plus élevés, supérieurs à 4 millions d’ariary, est, elle augmentée au taux de 25 %.
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Un budget basé sur des prévisions de croissance trop ambitieuses ?
Pour le député indépendant Zavamanitra Andriamiharivolamena, économiste de profession, ce texte n’incarne cependant pas la rupture prônée par les nouvelles autorités. Il se base, selon lui, sur des prévisions de croissance trop ambitieuses et favorise des situations de monopole, en taxant lourdement, par exemple, les importations de certains aliments pour nourrissons.
Le nouveau ministre de l’Économie, Herinjatovo Ramiarison, a déjà ouvert la porte à une loi de finances rectificative pour juillet 2026 afin, explique-t-il, d’améliorer ce budget.
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