Madagascar: le coup d'envoi de la 19e édition de l’Angaredona Mozika Festival a été donné

À Madagascar, la 19e édition de l’Angaredona Mozika Festival, un festival de musiques vivantes dont l’objectif est de mettre en avant la richesse et la diversité culturelles de l’île, s’est ouvert samedi 13 septembre. Organisé cette année au pied de la colline sacrée d’Ambohimanga Rova, sur les Hauts-Plateaux, il va durer une semaine avec, au programme notamment, de nombreux concerts.
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Avec notre envoyée spéciale à Ambohimanga Rova, Sarah Tétaud
Sur scène, vêtue d’un grand pagne blanc, Volazara chante sa joie de découvrir la capitale pour la première fois de sa vie. Des paroles qu’elle improvise sur des rythmes saccadés. Celle-ci a mis quatre jours pour venir de Mitsinjo, une zone enclavée du grand ouest, pour faire découvrir son art au public, l’Antsa Sakalava. « Je suis heureuse. Dans mon cœur, je n’ai que de la joie en voyant le public. J’espère que ma participation au festival va me servir de tremplin et qu’un jour, je pourrai gagner beaucoup d’argent et faire de gros achats grâce à ma musique », confie-t-elle.
Au total, une trentaine d’artistes ont été invités. Célèbre accordéoniste du grand sud et doyen du festival, Jean Piso en fait parti et voit dans ce geste une reconnaissance de sa musique et de son apport au pays. Mais pour lui, l’événement est aussi, malgré ses 50 ans de carrière, l’occasion de se retrouver avec ses pairs : « De se retrouver avec des artistes de toute l’île, c’est extraordinaire. C’est un contact qui m’est très important, ça me donne du courage ! », affirme-t-il.
Le public, quant à lui, est conquis : « Ce que j’aime dans ce festival, c’est qu’en une journée, on entend tous les styles de la musique malagasy : la musique traditionnelle, la musique plus moderne, qui bouge, et ça, ça n’existe pas dans les autres festivals. C’est unique et c’est génial ! », confie l’un des participants.
« Sans la culture, on ne peut pas développer un pays »
L’Angaredona Mozika Festival a été créé par Rajery, un artiste surnommé le roi de la valiha en référence à un instrument à cordes typiquement malgache. Lauréat du prix RFI Musiques du Monde en 2002, le chanteur et compositeur a toujours eu la conviction que la culture était un levier indispensable de développement.
« Il n’y a que la culture qui puisse rassembler les gens malgré leur diversité d’opinion. L’objectif de ce festival n’a jamais changé : faire connaître la diversité culturelle de Madagascar aux Malgaches. On a 22 ethnies, des sous-ethnies et on ne se connait pas beaucoup les uns les autres. […] J’essaie donc de créer du lien, des réseaux pour faciliter la circulation des artistes sur le territoire malgache, pour faire quelque chose ensemble », explique ainsi ce dernier.
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