Madagascar: la «causerie» de Michael Randrianirina suscite des réactions partagées

Si elle propose ses services à l’État pour l’aider à réaliser la grande consultation nationale promise par le président de la refondation lors de sa prise de pouvoir, la Plateforme nationale des organisations de la société civile de Madagascar juge en revanche trop précoce l’annonce faite par Michael Randrianirina de sa possible candidature à la future élection présidentielle, prévue dans les deux ans qui viennent.
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Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
La plus grosse plateforme de la société civile malgache n’a pas tardé à réagir à la « causerie » à laquelle s’est prêté le chef de l’État, lors d’une émission diffusée à la télévision nationale dans la soirée du dimanche 16 novembre. Lundi, au lendemain de cette prise de parole, la structure, qui regroupe plus d’un millier d’organisations, s’est dite prête « à jouer les facilitateurs » pour permettre la pleine réalisation de la consultation nationale qu’il avait promise lors de sa prise de pouvoir.
Bien que cette large enquête nationale soit considérée comme une étape clé pour poser les bases de la refondation de la République, et qu’elle fasse aussi partie des revendications de la Gen Z et de la société civile, le colonel Michael Randrianirina a en effet expliqué dimanche soir que Madagascar avait « un problème de temps et d’argent » et qu’en conséquence, il ne serait possible de « faire la consultation nationale qu’à partir des régions, et non des communes comme nous l’espérions au départ ».
Les organisations de la société civile « surprises » par la possible candidature de Michael Randrianirina à la future présidentielle
Déclarant comprendre ces contraintes énoncées par le président de la refondation, la Plateforme nationale des organisations de la société civile de Madagascar s’est donc proposée lundi de réaliser elle-même la collecte d’informations au niveau des communes, grâce à son large réseau de bénévoles. « Nous avons déjà élaboré une méthodologie en interne pour pouvoir collecter les avis et les recommandations au niveau des communautés, des districts et des communes pour aider l’État. Et bien sûr, nous remettrons ces propositions aux personnes mandatées pour l’organisation de cette consultation [la Confédération des Églises chrétiennes de Madagascar, NDLR] », ajoute Falihery Razafindrakoto, le conseiller de la Plateforme.
Concernant en revanche l’autre grande annonce faite par Michael Randrianirina, lors de sa première émission télévisée depuis son intronisation à la tête du pays – la possibilité qu’il se présente à l’élection présidentielle qui devrait intervenir d’ici deux ans –, Falihery Razafindrakoto se dit « surpris ». « Nous aurions préféré qu’il attende les recommandations des consultations régionales et nationales qui diront qui a le droit de se présenter ou pas aux prochaines élections avant de se prononcer sur ce sujet. On peut donc dire que cette déclaration arrive trop tôt pour nous », explique ce dernier, alors que les organisations de la société civile militent pour la publication urgente d’une feuille de route en vue de poursuivre les changements dans le pays sans compromettre ni sa cohésion sociale, ni sa stabilité.
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