Madagascar: Gare routière « fasan'ny karana » – La nouvelle grille tarifaire, valable jusqu'au 15 janvier

La période des fêtes s’accompagne d’une flambée des tarifs de transport, qui resteront majorés jusqu’au 15 janvier 2026. Entre routes dégradées, trajets rallongés et gares bondées, les voyageurs doivent composer avec des prix plus élevés et une disponibilité des places de plus en plus limitée.
À l’approche de Noël et du Nouvel An, les gares routières de la capitale se transforment en véritables fourmilières. Les voyageurs affluent, les guichets sont pris d’assaut, et les tarifs connaissent une flambée qui suscite autant de frustration que de résignation. Comme chaque année, les transporteurs appliquent une majoration des frais dès la mi-décembre.
Au stationnement du « fasan’ny karana », l’un des points névralgiques pour les départs vers le sud, les prix ont été relevés deux semaines avant les fêtes. Les affiches placardées aux guichets annoncent clairement la nouvelle grille tarifaire, valable jusqu’au 15 janvier 2026. C’est une période qui se trouve au coeur de la saison cyclonique où le nombre de voyageurs diminue sensiblement. En général, ce sont surtout les personnes contraintes de se déplacer pour des raisons professionnelles qui constituent la majorité des passagers.
Infrastructures
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Au-delà de l’effet saisonnier, les transporteurs pointent du doigt la dégradation de la RN7. Le trajet Antananarivo-Antsirabe, qui se faisait en cinq heures, peut désormais durer près de huit heures. « La route est pleine de nids-de-poule, on utilise plus de carburant et les voitures souffrent », explique un chauffeur rencontré sur place. Pour lui, l’augmentation des tarifs est une nécessité pour couvrir les coûts.
Le billet, habituellement fixé à 15 000 ariary, atteint aujourd’hui jusqu’à 20 000 ariary. Cette flambée des prix illustre un problème plus profond : l’insuffisance des infrastructures routières et l’absence de régulation stricte des tarifs. Les fêtes, censées être synonymes de retrouvailles et de convivialité, deviennent pour beaucoup une source de stress financier et logistique. Les ménages modestes sont les plus touchés, contraints de réduire leurs déplacements ou de renoncer à voir leurs proches.
Ambiance
Dans les gares, l’ambiance est électrique. Les files d’attente s’étirent dès l’aube, les voyageurs se pressent pour réserver une place. « J’ai dû venir une semaine à l’avance pour être sûr de voyager », raconte Hery, père de famille, qui attend son tour devant un guichet bondé. À côté, une mère de quatre enfants soupire : « Avec ces nouveaux tarifs, je ne peux plus me permettre de voyager avec toute la famille. »
Les guichets affichent complet plusieurs jours avant les départs. Les voyageurs, parfois désespérés, tentent de négocier directement avec les chauffeurs ou de trouver des places de dernière minute. Les cris, les discussions animées et les bousculades traduisent la tension qui règne dans ces lieux.



