Madagascar maintient une performance économique stable selon la Banque mondiale, avec une note CPIA de 3,3. Mais des faiblesses en gouvernance et inclusion sociale freinent son développement.
L’édition de juillet 2025 du rapport de la Banque mondiale sur l’évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA 2025) dresse un portrait contrasté de la situation à Madagascar. Si le pays maintient une performance globale honorable avec une note CPIA moyenne de 3,3, au-dessus de la moyenne des pays bénéficiaires de l’IDA, certaines faiblesses structurelles continuent de peser sur son développement.
Le rapport souligne des points forts dans les domaines de la gestion économique (3,3) et des politiques structurelles (3,4), traduisant une volonté de stabilisation macroéconomique et de réforme progressive, notamment dans des secteurs comme l’énergie et les finances publiques. Le pays démontre également une relative discipline budgétaire et un engagement en faveur des réformes économiques, malgré un contexte de vulnérabilités multiples.
Handicap
Mais ces avancées restent fragilisées par deux domaines critiques aux performances insuffisantes. D’une part, les politiques d’inclusion sociale et d’équité obtiennent une note de 3,2. Le rapport pointe une couverture encore limitée en matière de protection sociale, d’accès équitable aux soins et à l’éducation, ainsi que des inégalités persistantes entre genres et territoires. Cette situation limite les capacités des populations vulnérables à profiter de la croissance.
D’autre part, la gestion du secteur public et des institutions reste le talon d’Achille du pays, avec la note la plus basse de 3,1. Le manque de transparence budgétaire, la faiblesse des mécanismes de reddition de comptes et les carences de l’administration publique y sont identifiés comme des freins majeurs à une gouvernance efficace et inclusive.
Il est certain que ces résultats indiquent un besoin urgent de renforcer l’État de droit, de moderniser les institutions et d’investir dans le capital humain. Sans amélioration significative dans ces domaines, la résilience économique du pays et son attractivité pour les investisseurs resteront limitées, malgré les progrès observés sur le plan macroéconomique.