Madagascar: Courses hippiques – L'hippodrome de Bevalala au bord du précipice

Menacé par un litige foncier, le mythique hippodrome de Bevalala risque de disparaître. L’Ascel lance un appel à l’État pour sauver ce patrimoine centenaire du sport hippique malgache.
Un site historique en danger. C’est un cri du cœur que pousse aujourd’hui l’Association sportive et culturelle des éleveurs et jockeys (Ascel). Face au conflit foncier opposant l’hippodrome de Bevalala à la société Parkview Investment, son président, Michelson Rakotoarisoa, a tenu un point de presse mercredi à Andoharanofotsy.
Selon lui, « l’hippodrome de Bevalala est menacé de disparition et, depuis quelques mois, la piste n’est plus praticable, car la société Parkview Investment a érigé des clôtures sur la piste. C’est une perspective dramatique pour tous les acteurs et passionnés de courses hippiques », met-il en exergue.
Ce site, véritable symbole du sport équestre malgache, a vu défiler des générations de jockeys, d’éleveurs et de propriétaires depuis plus d’un siècle. Il a été le théâtre des courses les plus prestigieuses du pays et, à certaines occasions, a même accueilli des compétitions automobiles. Mais aujourd’hui, la survie du lieu se joue devant les tribunaux.
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Michelson Rakotoarisoa demande une intervention urgente de l’État, notamment du président de la Refondation de la République de Madagascar, Michaël Randrianirina. «Nous demandons à l’État de protéger ce patrimoine national», insiste-t-il, rappelant que les activités de milliers de personnes dépendent du site, des palefreniers aux soigneurs, en passant par les formateurs et les jeunes jockeys.
Médiation de l’État sollicitée
Depuis plus de vingt-cinq ans, l’Ascel a repris le flambeau de la Société d’encouragement de Tananarive (S.E.T.), fondée en 1902. En partenariat avec la fédération Ma.Ho.Ra.Au d’Afrique australe, elle a maintenu vivante la tradition hippique à Madagascar, organisant jusqu’à quatorze courses par an et formant de jeunes talents à l’École des courses hippiques et de l’élevage (Echel). Plusieurs diplômés ont même été recrutés à l’île Maurice et en France, dont l’un partira prochainement à Maisons-Laffitte.
La disparition de la piste de Bevalala laisserait un vide immense. La seule autre piste du pays, à Ambatolampy, devient impraticable en saison des pluies, rendant impossible toute activité pour les chevaux et leurs cavaliers.
De son côté, un représentant juridique de Parkview Investment, qui a souhaité garder l’anonymat, affirme que la société « agit comme mandataire d’une propriétaire disposant d’un titre foncier valide » et que « la justice a déjà tranché en sa faveur ». L’Ascel ne baisse pas les bras et espère une médiation de l’État. Si rien n’est fait, c’est tout un pan de l’histoire de l’hippisme malgache qui risque de s’éteindre.



