Madagascar: Blanchiment de capitaux – Mamy Ravatomanga auditionné à Maurice

L’homme d’affaires Mamy Ravatomanga a été entendu pendant quatre heures, hier, par la Financial Crimes Commission (FCC) à Maurice. Blanchiment de capitaux et trafic d’influence sont les charges retenues contre lui.

Quatre heures. C’est la durée de l’audition de Maminiaina Ravatomanga, plus connu sous le diminutif Mamy Ravatomanga, dans les locaux de la Financial Crimes Commission (FCC) de Maurice, hier. Quatre heures précisément, selon une durée convenue entre les enquêteurs et l’équipe médicale qui le suit à la clinique Premium Care, d’après Maître Siddhartha Hawoldar, l’un de ses avocats.

L’homme d’affaires a été entendu dans le cadre d’une enquête sur une affaire de blanchiment d’argent. À l’issue de l’interrogatoire, Maître Hawoldar a indiqué que le blanchiment de capitaux et le trafic d’influence figuraient parmi les charges imputées à son client. Son audition doit reprendre ce jour.

Selon plusieurs médias de la région et de la presse internationale, l’enquête porte sur des flux financiers suspects remontant à 2011. Il s’agirait, selon ces sources, « d’opérations liées à des activités à Madagascar, avec des ramifications internationales ».


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Mamy Ravatomanga est arrivé à Maurice à bord d’un jet privé dans la nuit du 11 au 12 octobre. Parmi les passagers figuraient des membres de sa famille, ainsi que Christian Ntsay, ancien Premier ministre. Les circonstances de leur arrivée sur l’île avaient suscité de vives réactions de la part des autorités mauriciennes.

D’abord hébergé par un proche, l’homme d’affaires a ensuite été hospitalisé à la clinique Premium Care, « en raison d’une pathologie cardiaque », selon ses avocats – un diagnostic confirmé par « quatre médecins du ministère de la Santé mauricien », rapporte la presse locale.

Au départ, l’enquête ouverte par les autorités mauriciennes portait sur les circonstances de l’atterrissage de l’aéronef transportant l’homme d’affaires et l’ancien Premier ministre. Mais rapidement, la FCC a élargi ses investigations à une suspicion de blanchiment d’argent.

Le 24 octobre, Mamy Ravatomanga a été placé en état d’arrestation, bien qu’il demeure hospitalisé. Depuis le début de l’enquête, deux présumés complices ont été placés en détention provisoire.

Mandat d’arrêt international

La semaine dernière, les avocats de Mamy Ravatomanga ont tenu une conférence de presse à Maurice. Ils contestent la régularité de la procédure et dénoncent « un acharnement médiatique » contre leur client.

Maître Hawoldar a toutefois précisé que son client « souhaite coopérer pleinement ».

Hier matin, c’est à bord d’une ambulance escortée par la police que Mamy Ravatomanga, réputé proche des anciens tenants du pouvoir, s’est rendu à la FCC. En chemise bleue, gilet et casquette vissée sur la tête, il affichait un visage serein, esquissant même un léger sourire. Il est entré à pied dans les locaux de la commission, encadré par des agents des forces de l’ordre mauriciennes. Après quatre heures d’audition, il en est ressorti à pied, sous escorte, pour regagner la clinique.

Dans le cadre de l’enquête, les comptes bancaires de Mamy Ravatomanga à Maurice ont été gelés par la Financial Crimes Commission. Selon un article de Radio France Internationale (RFI) publié le 27 octobre, le montant bloqué avoisinerait 150 millions d’euros.

D’après son avocat, il est probable que le procès pour blanchiment de capitaux s’ouvre une fois les auditions terminées.

À Madagascar, les autorités souhaitent également le traduire en justice. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre.

Dans une déclaration publiée hier sur sa page Facebook, le ministère de la Justice a réaffirmé que « cet homme d’affaires fait l’objet de plusieurs plaintes pénales, dénonciations et doléances auprès des instances judiciaires malgaches, mauriciennes, françaises et américaines ».

En réponse aux avocats de Mamy Ravatomanga, qui contestent la validité du mandat d’arrêt, le ministère précise que « le mandat d’arrêt international lancé contre Maminiaina RAVATOMANGA existe officiellement, est valide et opposable à ce dernier dans n’importe quel pays au monde ».

Par ailleurs, la garde des Sceaux Fanirisoa Ernaivo a rappelé l’un de ses objectifs prioritaires : le rapatriement des avoirs illicites.

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