À Madagascar, c’est une affaire embarrassante pour les autorités : cinq avions de ligne Boeing immatriculés par l’Aviation civile de Madagascar en début d’année ont récemment été localisés en Iran. Des sanctions américaines interdisent pourtant depuis 2018 la vente d’appareils Boeing à la République islamique. Le gouvernement malgache met, lui, en cause la société à l’origine des demandes d’immatriculation, l’accusant d’avoir falsifié les autorisations qui lui avaient été délivrées.
« L’État malgache se sent dupé », a déclaré ce 28 juillet 2025 le ministre des Transports Valéry Ramonjavelo, une semaine après que Le Journal de l’Aviation, un média spécialisé, a révélé la présence des cinq avions Boeing 777 en Iran. L’Aviation Civile de Madagascar avait reçu en novembre 2024 une demande d’immatriculation des cinq appareils de la part de UDAAN Aviation.
Inconnue dans le secteur aérien, cette société locale aurait envisagé d’exploiter les lignes internationales de Madagascar avec l’appui d’un investisseur étranger, selon le gouvernement malgache. Or, l’identité de cette société comme de ses projets commerciaux restent entourés de zones d’ombre.
Des certificats d’immatriculation provisoires et des certificats de navigabilité provisoires valables trois mois ont été accordés aux avions le 17 janvier 2025 afin qu’ils puissent voler de Chine – où ils étaient basés – vers le Kenya, uniquement à des fins de maintenance.
Mais, selon un communiqué publié le 25 juillet, l’Aviation civile de Madagascar s’est rendue compte en juin que les certificats d’immatriculation provisoires avaient été falsifiés pour prolonger leur durée de validité, ce qui l’a poussé à déposer plainte pour faux et usage de faux. Les avions ont rejoint l’Iran via le Cambodge le 15 juillet, sans avoir jamais touché le sol de la Grande Île.
Cette affaire embarrassante intervient alors que Madagascar négocie en ce moment un nouveau partenariat économique avec les États-Unis, pays parmi les principaux acheteurs de textile et de vanille malgaches.