Madagascar: Affaire des Boeing 777 – La piste internationale au coeur de l'enquête

La présence d’enquêteurs du FBI à Madagascar confère une portée internationale à l’enquête sur les Boeing 777 immatriculés dans le pays et retrouvés en Iran.

La présence d’enquêteurs du Federal Bureau of Investigation (FBI) sur le sol malgache, annoncée par le Premier ministre Christian Ntsay hier, marque une nouvelle étape dans cette procédure à multiples volets. Les premiers éléments de l’enquête orientent les investigations vers l’Asie, en particulier la Chine, l’Indonésie et le Cambodge, où plusieurs personnes liées à cette affaire pourraient être localisées. Selon les autorités, les avions auraient transité par ces pays avant leur arrivée en Iran.

« Des opérateurs qui se trouveraient dans ces pays pourraient être derrière le mécanisme ayant permis le transfert de ces avions vers leur destination finale. Nous n’avons pas encore d’informations précises à leur sujet. Seule l’enquête permettra de résoudre ce mystère », a déclaré le chef du gouvernement, en marge d’un événement à la Cour suprême d’Anosy.

Selon le Premier ministre, les enquêteurs du FBI ont été sollicités par les autorités malgaches dans le cadre d’une enquête à dimension transnationale.

« Il s’agit d’un dossier complexe relevant de la criminalité transnationale, où des réseaux veulent utiliser Madagascar comme plateforme », a-t-il précisé.

Coopération internationale

L’intervention du FBI à l’étranger, y compris à Madagascar, s’inscrit dans un cadre juridique international, fondé sur la coopération bilatérale ou multilatérale. Conformément à ses statuts, le FBI est habilité à enquêter sur des affaires impliquant des crimes fédéraux transnationaux, lorsque des intérêts américains ou des infrastructures américaines sont concernés.

D’après les documents publics du FBI, l’agence dispose de plus de soixante-dix bureaux dits « Legal Attachés » ou « Legats » à travers le monde, opérant avec l’accord des gouvernements hôtes. Leur mission se limite à l’assistance technique et à l’échange d’informations, sans exercer de fonctions de police judiciaire sur le territoire concerné. Leur présence répond à une demande formelle des autorités locales, comme c’est le cas dans l’affaire des Boeing 777.

Des précédents existent, notamment lors de l’enquête sur l’affaire Odebrecht en Amérique latine ou dans des dossiers de détournement de fonds impliquant des institutions multilatérales. Dans tous ces cas, le FBI intervient en tant que partenaire technique, en appui des enquêtes nationales, tout en respectant la souveraineté judiciaire des pays concernés.

Sur le plan local, peu d’informations nouvelles ont filtré. Près d’une semaine après l’arrestation de deux promoteurs recherchés dans cette affaire, aucun détail n’a été communiqué concernant leurs auditions. Les deux personnes restent en garde à vue à la Brigade criminelle d’Anosy, où l’enquête se poursuit.

Le silence officiel continue d’alimenter les spéculations. Interrogé à ce sujet, le Premier ministre a réaffirmé son engagement à la transparence.

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