Madagascar: à la veille de son investiture, le colonel Michael Randrianirina clarifie sa position sur les institutions [Info RFI]

À la veille de prêter serment devant la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) vendredi 17 octobre 2025, le colonel Michael Randrianirina que beaucoup appellent désormais « président », continue de recevoir la population au Capsat, son unité militaire. C’est là que se prépare actuellement la charte de transition, censée poser les bases du nouveau régime.
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Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
À Madagascar, depuis la prise de pouvoir du colonel, le 14 octobre, de nombreuses zones d’ombre subsistaient sur le sort des institutions existantes, sur la durée de la transition avant de nouvelles élections et sur la nature exacte du régime qui se met en place.
Ce jeudi matin, au siège du Capsat, entouré de journalistes, le colonel Michael Randrianirina a levé une partie de ces interrogations auprès de RFI. « Je n’ai pas pris le pouvoir. On m’a donné le pouvoir. On m’a transféré le pouvoir. C’est différent » a-t-il exprimé.
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Maintien de la Haute Cour Constitutionnelle
Premier point, le statut de la Haute Cour Constitutionnelle. Le jour de sa prise de pouvoir, Michael Randrianirina avait annoncé la dissolution de plusieurs institutions, dont la HCC. Mais ce matin, le colonel change de ton et dit la reconnaître.« On annule tout parce que là, il y a la loi qui est sortie. Donc, on considère la déclaration comme une simple déclaration ». « Une personne qui connaît la loi, qui respecte la loi, doit respecter toutes les décisions qui sortent de la HCC », a-t-il encore déclaré.
Le colonel confirme également revenir sur sa déclaration initiale où il avait indiqué, devant le Palais présidentiel, dissoudre les principales institutions du pays, notamment le Sénat et la Haute Cour de Justice. « Pour occuper le pouvoir, on revient dans la loi, on respecte la loi et on respecte la décision de la HCC », a-t-il insisté.
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Divergence sur la durée de la transition
Autre point, la durée de la transition. Lors de son arrivée au pouvoir, le colonel avait lu un communiqué indiquant qu’une période transitoire estimée entre 18 et 24 mois serait nécessaire jusqu’à la tenue d’un référendum constitutionnel.
De son côté, la HCC avait annoncé que l’élection d’un nouveau président devait se tenir dans un délai maximal de 60 jours, au plus.
Mais le colonel n’en démord pas. « Pour organiser une élection, il faut une commission électorale et une liste électorale acceptées par tous, explique-t-il. Est-ce qu’on a une commission électorale acceptée par tous ? Non. A-t-on une liste électorale acceptée par tous ? Non. Il faut du temps pour mettre en place une commission électorale, une liste électorale inclusives et acceptées par tous » conclut-il. C’est sur ce point que des négociations doivent avoir lieu avec la HCC.
Concernant la Gen Z, le colonel explique « souhaiter » les inclure dans le gouvernement. « Je les ai écoutés plusieurs fois », a-t-il encore mentionné.
Demain matin, vendredi 17 octobre, le colonel Michael Randrianirina prêtera serrement devant les juges de la Haute Cour Constitutionnelle.
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