L'Unesco désigne 26 nouvelles réserves de biosphère dont l'île de São-Tomé-et-Principe

Préserver la richesse des animaux et des plantes est compatible avec le développement économique des populations locales. C’est le message envoyé ce samedi 27 septembre par l’Unesco qui annonce la reconnaissance de 26 écosystèmes parmi les plus riches et les plus vulnérables comme nouvelles « réserves de biosphère ». L’île de São-Tomé et Principe devient le premier État complètement couvert par une réserve de biosphère. D’autres espaces naturels sont reconnus pour la première fois en Angola, à Djibouti, en Guinée équatoriale ou encore en Islande. Au total, les réserves de biosphère de l’Unesco couvrent 5 % de la planète.
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Un désert froid en Himalaya, le plus grand lac naturel de France, ou encore la mosaïque de forêts tropicales et zones humides de Mantadia à Madagascar… En déclarant ces espaces « réserves de biosphère », l’Unesco salue les efforts locaux pour les préserver, mais pas seulement.
« On essaie de changer la façon de regarder la nature. Dans une réserve de biosphère, on doit assurer que la biodiversité n’est pas contre le développement, mais c’est un pilier qui doit soutenir le développement durable et la qualité de vie des communautés. On valorise aussi l’identité, la connaissance traditionnelle et autochtone », explique Antonio Abreu qui dirige la division des sciences écologiques et de la terre à l’Unesco, à Lucile Gimberg du service environnement de RFI.
Parmi ces nouvelles zones estampillées, la réserve marine de Raja Ampat en Indonésie, ses coraux et ses majestueux îlots rocheux. Une région pourtant toujours menacée par l’extraction du nickel, dénoncent les ONG, malgré la suspension de plusieurs permis par le gouvernement. L’Unesco soutient ainsi les alternatives durables qui s’y développent : « Les réserves de biosphère ne font pas office de mécanisme de loi, mais sont surtout des plateformes de dialogue entre tous les acteurs locaux de façon à ce qu’ils puissent discuter de la façon de faire », ajoute Antonio Abreu.
São-Tomé-et-Principe, premier État devenant entièrement une réserve de biosphère
Dans le même temps, l’archipel africain de São-Tomé-et-Principe devient ainsi le premier État du globe à être complètement couvert par une réserve de biosphère. Le modèle de tourisme basé sur la conservation du patrimoine naturel et culturel, développé depuis une dizaine d’années sur l’île de Principe, a inspiré sa voisine, Sao-Tomé, mais aussi la Guinée Équatoriale. « Quand on a des espèces endémiques uniques au monde, quand on a une culture bien marquée au niveau local, on peut créer une expérience touristique unique, précise Antonio Abreu. Ils ont construit à l’île de Principe cette expérience unique et ils n’ont pas besoin d’avoir un tourisme de masse et évitent ainsi les impacts. »
Parmi les nouvelles réserves de biosphère de l’Unesco en Afrique, il y a un carrefour océanique crucial pour les oiseaux migrateurs à Djibouti, un mélange exceptionnel d’écosystèmes sur la côte sauvage de l’Angola avec éléphants, lamantins et flamants roses. Mais aussi des forêts très diverses à Madagascar ou encore en Éthiopie avec la forêt d’Anywaa pour assurer la sauvegarde d’un corridor écologique entre différentes zones protégées : « C’est une forêt très importante et qui a besoin d’être un peu restaurée, car les animaux et la vie humaine dépendent de cette forêt. »
Cette reconnaissance de l’agence onusienne facilite l’accès à des financements internationaux et met en lumière les identités et les savoirs des populations autochtones et traditionnelles.
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