L'Ouganda a détenu arbitrairement deux activistes kényans, assume le président Museveni

Yoweri Museveni ne s’en est pas caché, lors d’une interview télévisée diffusée pendant le week-end du 8-9 novembre. Le président ougandais a reconnu que ses services de renseignement ont détenu, arbitrairement, deux défenseurs kényans des droits de l’homme, Bob Njagi et Nicholas Oyoo. Ceux-ci ont été libérés dans la nuit du 7 au 8 novembre.
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Avec notre correspondante régionale, Gaëlle Laleix
Bob Njagi et Nicholas Oyoo avaient été enlevés il y a plus d’un mois, à Kampala, alors qu’ils avaient rejoint la campagne de l’opposant Bobi Wine. Après 38 jours de détention au secret, ces deux défenseurs kényans des droits humains ont été libérés en fin de semaine dernière. Les déclarations de Yoweri Museveni à propos de leur détention provoquent l’indignation, aussi bien en Ouganda qu’au Kenya.
« Nos services de renseignement sont très forts. Nous avons arrêté ces deux Kényans et nous les avons mis au frigo », s’est félicité, au micro de la télévision nationale, le président ougandais. Leur crime ? « Ils travaillaient avec le groupe de Kyagulanyi (celui de Bobi Wine, NDLR). C’était des experts de l’émeute. »
Ses propos viennent contredire ceux du procureur de la République qui avait juré, le mois passé devant la justice ougandaise, n’avoir aucune information sur la disparition des deux Kényans. « Tout cela est très embarrassant pour le pouvoir judiciaire », commente Joel Ssenyonyi, député ougandais de l’opposition. « Cet aveu de Yoweri Museveni sera utile, quand le moment sera venu, pour lui, de répondre de ses crimes », se réjouit sur X le candidat à la présidentielle de janvier 2026, Bobi Wine.
De son côté, l’organisation Free Kenya, dont Bob Njagi et Nicolas Oyoo font partie, demande justice. « Les disparitions forcées, la torture et les brutalités policières sont les seules choses qui maintiennent Yoweri Museveni au pouvoir. Le monde doit prendre des mesures contre lui », explique Felix Wanbua, son coordinateur national.
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