Ligue 1: de l'ombre à la lumière, l’Aigle Ousmane Camara plane enfin avec Angers

À 22 ans, Ousmane Camara, néo-international malien, a offert à Angers un point précieux (2-2) sur la pelouse du Vélodrome il y a dix jours. Derrière ce but arraché dans les ultimes secondes contre Marseille, c’est une histoire de résilience, de patience et de maturité qui s’est jouée. Après des moments difficiles, le défenseur s’impose désormais comme l’un des piliers d’Angers, fort d’un bon début de saison.
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Il y a des buts qui comptent plus que d’autres et qui valent leur pesant de symboles. Celui d’Ousmane Camara au Vélodrome, dans les derniers instants d’un match tendu face à Marseille, a résonné comme un cri de joie autant qu’un cri du cœur. À la 95e minute de cette rencontre de la 10e journée, le défenseur angevin, qui avait déserté sa surface, a surgi pour égaliser d’un plat du pied rageur. La température est descendue d’un coup pour les Marseillais, Camara, lui, est en lévitation ; il vient de marquer son tout premier but en professionnel.
« Franchement, c’est un moment exceptionnel qui restera gravé dans ma mémoire. Marquer mon premier but au Vélodrome, ce n’est pas rien, se félicite le joueur d’Angers lors d’une interview organisée par la Ligue de football professionnel. Honnêtement, c’est une sensation étrange, car je n’ai pas l’habitude de marquer. Sur le coup, j’étais comme dans un autre monde, un peu déconnecté du match. Ce n’est que de la joie, beaucoup de bonheur ».
De l’ombre à la lumière ou l’apprentissage de la patience
Ce but n’a pas seulement permis à Angers de ramener un point précieux, il récompense aussi le parcours d’un joueur qui, depuis le début de la saison, n’a pas manqué une minute de jeu. Grand gabarit (1,97 m), physique imposant, rapidité rare pour son poste, Camara est un pilier de la « dalle angevine » actuellement.
Mais derrière la lumière de ce soir-là, l’histoire d’Ousmane Camara est aussi celle d’une longue traversée du désert. Arrivé à Angers en 2022, en provenance de Ligue 2, il n’avait disputé que 16 rencontres en trois saisons. Le temps de l’adaptation fut rude, marqué par des doutes et même une mise à l’écart avec seulement l’autorisation de jouer qu’en équipe réserve.
« Oui, c’était difficile mentalement, car être mis à l’écart n’est jamais agréable, surtout quand les choses ne se passent pas comme on le souhaite. C’est frustrant, mais je me suis dit que c’était une étape dans ma vie, concède avec lucidité Ousmane Camara. Finalement, je suis reconnaissant que cela me soit arrivé jeune, car cela m’a permis de comprendre ce qu’il faut apporter quand on rejoint un nouveau club : de l’ambition et de la détermination chaque jour ».
« Des choses plus importantes que le football »
Ce début de saison plein, la confiance retrouvée et la reconnaissance du club avec sa prolongation, Ousmane Camara les doit aussi à une évolution intérieure et à l’appui de ses proches. « Cette expérience m’a appris qu’il existe des choses bien plus importantes que le football. Certes, le foot est notre vie, puisqu’on passe chaque jour sur le terrain et que je vois plus souvent mes coéquipiers que ma famille, mais il faut savoir relativiser. J’ai pris du recul par rapport à tout cela », admet-il.
Né à Paris, formé au Paris FC, Ousmane Camara vit ainsi une année charnière dans son parcours de footballeur. Il a ainsi honoré sa première sélection avec le Mali en septembre dernier face au Ghana en éliminatoires du Mondial 2026. Lui qui avait porté les couleurs des U19 et U20 français.
Aujourd’hui, pour les Aigles du Mali, comme pour Angers, Camara n’est plus un espoir, c’est un nouveau leader prêt à relever le défi du maintien en Ligue 1 et de la CAN 2025 dans moins de deux mois au Maroc.



