L’ex-président Gbagbo appelle la CPI à «remettre sur la table le problème de la guerre en Côte d’Ivoire»

Une lettre de Laurent Gbagbo rendue publique le 8 décembre 2025 indique que l’ex-président a demandé à un de ses avocats « de ressaisir la CPI et de remettre sur la table le problème de la guerre de Côte d’Ivoire ». Dans ce texte, l’ex-président y déroule sa vérité sur la crise traversée par son pays durant les années 2000, durant la crise de 2010-2011, puis durant ses suites. Maître Emmanuel Altit justifie cette démarche par la nécessité que « ceux qui ont une responsabilité déterminante, c’est-à-dire les instigateurs et les financiers, les criminels aussi bien entendu, soient identifiés pour pouvoir être poursuivis ».

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« Tant qu’un fait n’est pas jugé totalement, il devient une injustice. » C’est ainsi que Laurent Gbagbo justifie sa saisine de la Cour pénale internationale (CPI). L’ex-président ivoirien appelle la CPI à faire toute la lumière sur les causes et conséquences de la rébellion qui a coupé le pays en deux à partir de 2002, avant le pic de la meurtrière guerre civile en 2011.

Dans une lettre rendue publique datée du 8 décembre 2025, Laurent Gbagbo déroule sa vérité sur cette décennie particulièrement traumatisante pour les populations ivoiriennes. Il souhaite que la juridiction internationale se penche sur les commanditaires de la rébellion, les empressements, selon lui, « de l’ONU et de l’Occident » pour l’organisation des élections, mais surtout l’ancien chef d’État ivoirien appelle à rendre justice aux Wê. Cette communauté de l’ouest a payé un tribut particulièrement lourd après la prise de Duékoué par les rebelles pro-Alassane Ouattara : 817 personnes ont été tuées en seulement trois jours dans cette ville de l’ouest ivoirien, soit près du tiers de l’ensemble des victimes de cette crise qui a fait au moins 3 000 morts, selon l’ONU.

« Faire avancer les Ivoiriens »

Selon l’avocat Maître Emmanuel Altit, son client souhaite par cette démarche « faire avancer les Ivoiriens ».

« Pour avancer, il faut regarder le passé. Vous avez justement relevé quels étaient les trois vraies questions à aborder. Qui les a abordées franchement jusqu’à présent ? Personne ! Or, ce sont des questions essentielles pour l’avenir de la Côte d’Ivoire, pour éviter de recommencer les mêmes erreurs, pour que la justice soit rendue », affirme-t-il au micro de Sidy Yansané.

« Les Wê et les survivants, ainsi que tous les autres survivants de la crise post-électorale – et pas seulement de la crise post-électorale, mais aussi les victimes de la rébellion – qu’est-ce qu’ils vont dire si personne ne s’occupe d’eux ? », poursuit-il.

Interrogé sur le fait que Laurent Gbagbo ne cite pas dans sa lettre celui qui lui a succédé à la tête de la Côte d’Ivoire mais que ce dossier semble cibler particulièrement Alassane Ouattara, Emmanuel Altit répond : « Lorsque nous déposerons ce dossier [à la CPI], nous ferons des communications, nous ferons des conférences de presse et, à ce moment-là, vous en saurez beaucoup plus sur qui a fait quoi. Mais vous avez raison, le point ici, c’est la responsabilité. »

Il conclut : « Il faut que ceux qui ont une responsabilité déterminante, c’est-à-dire les instigateurs et les financiers, les criminels aussi bien entendu, soient identifiés pour pouvoir être poursuivis. Et c’est à cette condition que les Ivoiriens pourront passer outre ces moments terribles et douloureux et avancer ensemble. »

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